Avec le confinement, la situation des personnes sans domicile dans les rues de Bordeaux se dégrade, alertent les associations qui aident les plus précaires. "On se sent enfermés à l'extérieur", témoigne Gérard d'Alméida, sans domicile fixe.
Depuis le début de ce deuxième confinement, Gérard d'Alméida, sans-domicile fixe à Bordeaux, se sent plus isolé. "On se sent emprisonnés. On ne peut aller nulle part, on ne peut rien faire", déplore-t-il. "On perd notre sociabilité".
Gérard bénéficie du passage des maraudes pour se nourrir, et se rend dans le local d'une association pour prendre une douche et récupérer des masques de protection.
Le confinement entraîne plus de précarité
Outre l'isolement social, le confinement précarise aussi davantage les personnes sans domicile, note Audrey Ramos, assistante sociale du CCAS.
"Il y a moins de dans la rue, donc faire la manche, ça fonctionne moins bien. Et les personnes qui donnent habituellement peuvent aussi rencontrer des difficultés. Et pour les personnes qui travaillent un peu de manière ponctuelle, il n'y a plus de travail", énumère-t-elle.
Contacter les administrations est aussi plus difficile, "quand il y a une suspension de droit, il faut prendre rendez-vous par téléphone, et donc avoir un téléphone..."
Plus de repas distribués lors des maraudes
Au Wanted Café, il n'est plus possible d'accueillir les sans-abris pour un repas gratuit une fois par semaine. Pour autant, pas question de freiner la solidarité, au contraire. Grâce à des cuisiniers et des riverains, tous bénévoles, la cuisine est en pleine effervescence, pour produire des repas qui seront distribués lors des maraudes."Pendant le confinement, cinq jours par semaine, on confectionne 50 repas par jour, ce qui représente sur un mois, mille repas distribués aux personnes qui sont à la rue", explique Jérémie Ballarin, co-fondateur du Wanted Café.
Jacques Bascou, bénévole de l'association "Les Robins de la rue", fait partie de l'équipe de maraude qui va, pendant plus de trois heures, arpenter les rues de Bordeaux. . "Depuis le confinement, on a quasiment doublé les chiffres. On est passés de 40 à 70-80 repas" constate-t-il.
Selon les derniers chiffres ministériels, plus de 1100 personnes vivraient dans la rue en Gironde.
→ Regardez le reportage de Jules Boiteau et Marc Lasbarrères :