Alors que les cabinets de kinésithérapie sont fermés pour lutter contre l’épidémie de covid-19, AquiRespi met en place, avec plusieurs partenaires, cette plateforme internet permettant d'assurer les soins respiratoires d'urgences, mais aussi de kinésithérapie non-reportables.
L'idée c'est bien-sûr d'assurer les urgences toutes en évitant les hospitalisations.
Sur la base du maillage prévu pour la bronchiolite des enfants, le réseau néo-aquitain a mis en place ce site permettant aux particuliers de trouver un kinésithérapeute en urgence, dans toute la Nouvelle-Aquitaine. Une plateforme mise en place par le réseau de santé respiratoire AquiRespi.
soskine.fr
Les soins urgents des patients présentant des maladies respiratoires chroniques (mucoviscidose, BPCO, dilatation des bronches…) ne doivent donc surtout pas être interrompus, au risque que leur état se dégrade et qu'ils soient hospitalisés.
1028 kinés mobilisés
Marik Fetouh, kinésithérapeute et directeur d’AquiRespi, témoigne de la mobilisation de ses collègues qui, malgré la fermeture de leurs cabinets, sont conscients des besoins urgents de certains patients et en particulier ceux en détresse respiratoire, mais pas seulement.Depuis ce mercredi 1er avril, le site n'est plus seulement dédié aux urgences respiratoires mais aux urgences kiné en général, pour des soins non-reportables.
En accord avec l'ordre, ils ont déterminé quelles étaient ces urgences :
- respiratoires
- en cas de situation complexe des personnes âgées dépendantes (pour éviter la grabatisation)
- en cas de troubles neurologiques complexes
- en post-opératoire immédiat (accident de la route, cancers,...)
Un partenariat sanitaire
La plateforme numérique a pu être mise en place, depuis jeudi 26 mars, grâce à un partenariat entre l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes, l’URPS‐MK et le CHU de Bordeaux, et avec le soutien de l’ARS. Elle a recensé les professionnels prêts à se rendre au domicile des patients pour assurer les soins respiratoires urgents, dans le plus strict respect des mesures de protection et d’hygiène.
Quid des masques?
Seul bémol (relatif), ces professionnels de santé ont, eux aussi, du mal à se procurer des masques. 10% de ces kinés n'en ont pas du tout, donc ne pourront pas travailler auprès de ces patients en urgence.
Nous sommes, justement aujourd'hui encore, en contact avec l'ARS sur le sujet des masques. On devrait pouvoir réapprovisionner mais pas plus de deux par semaine...
En moyenne, ceux qui en ont, en ont quatre en stock, soit pour quatre demi-journées de travail...
Il s'agit bien-sûr de masques FFP2 car le travail de kiné respiratoire occasionne des expectorations...
Le site est progressivement implémenté de différentes informations pour chaque professionnel (type de prise en charge, disponibilité des masques…). La télémédecine en renfort : 21% de patients équipés en plus.
Depuis 2 ans, AquiRespi propose, dans le cadre d’un contrat de télémédecine avec l’ARS, un suivi de la fonction respiratoire au domicile des patients particulièrement fragiles, en particulier ceux souffrant de mucoviscidose.
Les patients doivent souffler 3 fois par semaine dans un spiromètre mis à disposition. Les résultats sont ensuite traités par AquiRespi.
Ce dispositif permet de diminuer de 35% les hospitalisations, et d’éviter des consultations potentiellement vectrices d’une contamination au COVID‐19, notamment lors du déplacement.
Des séances post-covid ?
Marik Fetouh indique que cette plateforme est évolutive.Déjà élargie à toute la Nouvelle-Aquitaine, à tous les actes de kiné d'urgences et pour ces télé-consultations, les professionnels vont mettre en place des séances pour les personnes qui sont sorties des services de réanimation des centres hospitaliers.
Pour une "réhabilitation" du système respiratoire après cet épisode difficile, du fait de l'infection mais aussi, éventuellement, des manipulations et traitements hospitaliers...
Pour toute question ou remarque: accueil@aquirespi.org