Ce mercredi 18 mars, le gouvernement a publié un décret autorisant les boulangeries à ouvrir sept jours sur sept en raison du confinement. En Gironde, les boulangers sont prêts à accueillir leurs clients tout en gérant leur stock au jour le jour.
Pas un seul client : ce mercredi au fournil du Talmeunier d'Eysines, on ne se bouscule pas. Quelques irréductibles poussent la porte de la boulangerie : "J'ai mon attestation de sortie dans mon sac." Pas de doute, le confinement est bien en place, et la population semble bien respecter les consignes du gouvernement.
"On est à un tiers de la fréquentation habituelle"
On est bien loin de la ruée du week-end dernier, comme l'explique Alain Plasson, le gérant :C'était la folie. On avait beau leur dire qu'on était ouverts toute la semaine, les gens venaient acheter du pain en masse. Aujourd'hui, c'est mort.
Même constat pour Dany Chabenat, du Fournil de Blanquefort : "Ce matin, on est à un tiers de la fréquentation qu'on a généralement."
En flux tendus
Alors entre les moments d'affluence due à la peur de la pénurie et les creux d'activité, difficile de gérer ses stocks :
On essaie de prévoir avec quelques jours de marge. Mais aujourd'hui, il est encore trop tôt pour déterminer les quantités exactes de matières première à avoir en stock pour répondre à la demande.
Alain Plasson, lui, a préparé deux fois plus de baguettes que d'habitude, qu'il a mises à lever : "J'ai prévu pour deux jours. Mais si besoin, je peux les sortir dès cet après-midi au cas où il y ai une grosse affluence." Et espère recevoir les matières premières nécessaires pour continuer son activité normalement : "Le livreur doit venir vendredi, et me fournir pour 2 à 3 semaines."
Problèmes de livraison ?
Difficile aussi de savoir si les livraisons se passeront comme prévu dans les prochains jours. Jean-Claude Rodrigues, président de la Fédération des Artisans Boulangers-Pâtissiers de Gironde, fait part de l'inquiétude de ses collègues :
Actuellement ils sont approvisionnés en farine, mais il est difficile de prévoir si les transports de marchandises vont être restreints, ou si les meuniers vont devoir arrêter leur activité... On navigue au jour le jour.
Quant à la nouvelle mesure du gouvernement permettant aux boulangers d'ouvrir sept jours sur sept, elle ne changera pas grand chose dans le département. Selon Jean-Claude Rodrigues, les boulangeries de Gironde avaient déjà le droit d'ouvrir en continu : "C'est surtout pour rassurer les clients, éviter les crises de panique. Après la Gironde a un territoire très étendu avec des bassins différents : les problématiques ne sont pas les mêmes à Bordeaux ou dans le Médoc, où il y a beaucoup moins de boulangers."