Coronavirus : les grandes surfaces se réorganisent pour faire face au confinement

Des dizaines de caddies les uns derrière les autres et des clients prêts à patienter le temps qu’il faudra pour entrer dans le magasin et faire les courses. Le nombre de baguettes est limité à 4 par personne contre 8, hier lundi. Vu de Bouliac en Gironde.
 

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Ils sont venus avant midi.

Heure à partir de laquelle les Français doivent rester confiner chez eux le plus possible.

Certains sont là depuis plus d’une heure trente. Quelques-uns portent des masques. Leurs chariots encore vides. À patienter. 

L’hypermarché Auchan à Bouliac compte trois entrées. Mais ce mardi matin, une seule est ouverte pour accueillir le public.

Il s’agit désormais de limiter et réguler le trop plein de clients dans le magasin et de garantir des conditions de travail correctes aux salariés.

Des agents de sécurité sont là : ils font entrer les consommateurs par petits groupes.


Un balai étrange dans le calme


Dans la file d’attente, on patiente comme on peut : « on discute avec les gens derrière, les gens devant !» nous confie, Pierre venu seul. Lui aussi regarde avec envie ceux qui ressortent du magasin.
 
C’est le cas de ce jeune couple. Il a le sourire aux lèvres. Il est arrivé peu avant l’ouverture et la mise en place du dispositif. 

Du coup, il a pu entrer normalement dans le magasin : « Ils ont d’abord laisser entrer tout le monde. C’était un peu la grande vague, un peu la folie. Les gens courraient dans tous les sens. C’était vraiment à qui remplira le plus vite son caddie ! Et après, ça s’est calmé, parce qu’ils ont fait entrer au compte-goutte ». 

Il n’ y a quasiment plus de lait et de farine. Les pâtes et le papier toilette partent très vite. nous confie un autre jeune homme.

La peur de « manquer »


Ces nouvelles mesures entraînent des queues impressionnantes devant l'enseigne. Et à chaque fois, le même discours. Pour ceux qui attendent : l’espoir de trouver les produits recherchés. Pour ceux qui ont fini : le soulagement d’avoir trouvé.

Une jeune mère de famille a fait ses courses pour 15 jours ! Le chariot est plein : des pâtes, des lentilles de la farine, des féculents :  « Comme ça on a pas besoin de ressortir, après c’est trop risqué ça sert à rien nous dit- elle ». Avant d’ajouter, « j’ai pas pu prendre de pain, tant pis on fera des crêpes ».

Comme les jours précédents, le magasin doit faire face à des achats compulsifs.
 

« Madame vous pouvez entrer aussi ! »


La boulangerie de la galerie commerciale a elle aussi revu son dispositif. Une seule entrée et pas plus de cinq clients à la fois. L’ambiance est presque feutrée. Les boulangers adaptent la production. Ici, le nombre de baguettes est limité à 4 par personne contre 8, hier lundi.
 


« Nous relançons des pétrins en fonction de la demande. Hier lundi, on a fait 800 baguettes de plus qu’habituellement. »

Mathilde explique que le site de Bouliac n’est pas le seul à connaître une explosion des ventes.

« Ce matin à 10 heures le magasin de Saint Eulalie avait déja vendu 1200 baguettes ! » 

La boulangerie affirme ne pas craindre une pénurie de matières premières. Les livraisons se font normalement. Les salariés assurent prendre toutes les mesures de précaution et d’hygiène.

A l’extérieur, la file d’attente s’allonge. Toujours plus de caddies et l’impression de ne pas avancer.

Les clients patientent dans le calme, sans se soucier des recommandations : la distance minimum d'un mètre entre chacun n‘est pas respectée.
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