Alors que le nombre de patients atteints par le coronavirus augmente à nouveau dans les hôpitaux de la Gironde, les acteurs de la santé s'organisent pour les accueillir. L'objectif est d'assurer la continuité des soins et d'éviter au maximum les déprogrammations pour les patients non-covid.
Contrairement à ce qu'il s'est passé lors de la première vague en mars dernier, les services de santé en Gironde veulent éviter autant que possible de déprogrammer les soins et opérations des patients non-covid lors de cette deuxième vague qui s'annonce dans le département.
C'est ce qu'ils ont exposé lors d'une conférence de presse organisée par l'ARS ce jeudi 4 novembre.
Collaboration et régulation
Il faut "construire une digue", pour "éviter le débordement des hôpitaux", a souligné Olivier Serre, directeur de la délégation départementale de la Gironde à l'ARS.Aujourd'hui, les établissements ne sont pas encore saturés en Gironde, mais confrontés à des "vaguelettes successives" depuis septembre. Ils se préparent désormais à l'arrivée de nombreux malades dans les semaines à venir, en collaborant au maximum entre les établissements.
"Il y a une semaine, nous avions 105 patients covid, ils sont 125 aujourd'hui. [...] Mais nous sommes déjà à 93% d'occupation, avec les patients non-covid. On doit pouvoir accueillir tout le monde" souligne Céline Echetto, directrice de la qualité et de la gestion des risques du CHU de Bordeaux, où le plan blanc a été déclenché depuis lundi 2 novembre.
Les échanges quotidiens entre les équipes du CHU et de Bordeaux-Nord portent aussi sur la prise en charge des patients covid :"la pathologie est mieux connue aujourd'hui, et nous mettons en place les mêmes protocoles partout dans le département" précise le docteur Christophe Perdrix, réanimateur à Bordeaux-Nord.À Saint-Etienne, les hôpitaux devaient réguler 70 patients covid chaque jour la semaine dernière. Il faut qu'on puisse accueillir le même volume de malades demain dans nos lits en Gironde. On s'y prépare
Limiter les déprogrammations
"Au printemps, on nous avait demandé de tout arrêter. Aujourd'hui, on peut avoir une réponse de lutte contre le covid et continuer notre activité en même temps" ajoute Philippe Cruette, directeur de la Polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine.Là où les déprogrammations de soins étaient massives en mars-avril dernier, elles doivent être considérées en fonction du cas de chaque patient, explique Céline Etchetto. "Une équipe éthique a été remise en place pour accompagner les soignants qui devront faire des choix. L'enjeu de l'éthique est fondamental".
L'accent est aussi mis sur la poursuite des soins lors de la sortie des patients, afin que les lits soient libérés dès que possible. "La difficulté est que les patients en réanimation restent longtemps, jusqu'à un mois", ajoute le docteur Perdrix. Son service accueille déjà dix patients covid sur quinze lits. "C'est un petit stress permanent", ajoute-t-il, espérant que le CHU soit toujours en mesure d'accueillir les patients "quand on sera débordés".