Après la découverte, ce week-end, de "traces infimes" du virus Covid-19 dans l'eau non-potable (dédiée au nettoyage) de la ville de Paris, on peut s'interroger sur le réseau de la métropole bordelaise. Une ingénieure de l'Agence Régionale de Santé et une élue nous rassurent.
A Bordeaux, le réseau de l'eau est géré par la société SUEZ avec l'Agence régionale de santé pour le volet de contrôle sanitaire.
La gestion de l'eau incombe aux service de la Métropole, pour l’eau potable, l’assainissement collectif et de gestion des eaux pluviales urbaines. Elle exerce une surveillance permanente sur ses exploitations (stations).
Anne-Lise Jacquet, la maire d'Artigues-près-Bordeaux est vice présidente à la métropole, en charge de ces questions. Elle affirme:
Mais oui on peut boire l'eau de la Métropole
car l'eau que nous captons est très pure car nos nappes sont très profondes (200 à 250 mètres en moyenne)
Et en ce moment, c'est même plus sûr que de l'eau en bouteille dont on aura à manipuler les emballages... en ces temps d'épidémie.
La chlorure est la même que d'habitude. Elle est conforme aux normes. Il n'a pas été nécessaire d'en rajouter !
L'ARS Aquitaine
Nous avons souhaité savoir si d'éventuelles contaminations auraient pu être possibles sur le ou les réseaux d'eau de la métropole bordelaise.Selon Gisèle Dejean, ingénieure d'études sanitaires, responsable des contrôles en Gironde à l'ARS:
A Paris, c'est une exception. Il existe, et c'est historique, deux réseaux : un pour l'eau potable et l'autre pour la non-potable, sans connection. Celle-ci, captée dans la Seine, étant utilisée pour le lavage des rues...
Mais à Bordeaux, c'est différent. Il n'y a qu'un seul réseau destiné à la consommation d'eau potable.
L'ingénieure de l'ARS nous confirme que les tests et analyses sont organisés, tout au long de l'année, selon des protocoles stricts et plus nombreux selon l'évolution du débit ou du nombre de consommateurs.
Car l'eau de la métropole:
- provient des 103 captages, "qui n'ont pas été contaminés", confirme l'ingénieure
- passe par une 50 aine de stations d'eau
En tout sur la Métropole:
C'est un réseau de surveillance de 169 points de contrôle... Et près de 1800 analyses (par l'ARS, NDLR), pouvant comporter de 7 à 200 paramètres de recherches, réparties tout au long de l'année? Soit entre 130 à 150 prélèvements par mois.
Il y en a eu 133 en mars et 144 en avriL
Des analyses effectuées par le laboratoire départemental de Gironde (dans le cadre d'un marché public)
Toutes les analyses sont validées et communiquées:
- à l'exploitant (donc ici Suez)
- aux municipalités
- à Bordeaux Métropole
.
L'agence de santé rappelle sur son site que selon l'art L.1321-1 du code de la santé publique :
Un contrôle de la qualité de l’eau, prélèvements et analyses, qui s’exerce à trois niveaux, depuis la ressource jusqu’aux robinets des consommateurs.Toute personne qui offre au public de l’eau en vue de l’alimentation humaine […] est tenue de s’assurer que cette eau est propre à la consommation.
- Au niveau de la "ressource"(captage): le contrôle permet d’évaluer la qualité de l’eau brute (selon la vulnérabilité de la ressource) et de suivre son évolution au cours du temps.
- Au point de mise en distribution (en sortie des stations de traitement): la fréquence est fonction du débit produit et de la population desservie. Le contrôle permet de s’assurer de la bonne gestion des installations.
- En distribution : le contrôle permet d’identifier une éventuelle dégradation de la qualité de l’eau durant le transport sur le réseau jusqu’au robinet.
Le contrôle de la qualité de l'eau est donc confié, sous l'autorité du préfet, à l'agence régionale de la santé
La qualité de l’eau est évaluée selon une soixantaine de paramètres bactériologiques, physico-chimiques et radiolologiques.
Au-delà des prélèvements et nalyses d’eau, le contrôle sanitaire comprend aussi la vérification d’un ensemble de dispositifs et de procédures qui concourent à la sécurité sanitaire des eaux.
C'est pourquoi l’ARS :
- vérifie le respect des procédures d’autorisation
- inspecte les installations,
- contrôle les mesures de sécurité sanitaires mises en œuvre,
- informe les personnes responsables de production et/ou de la distribution de l’eau et les usagers,
- gère les non-conformités aux exigences de qualité.
Le Groupe Suez
Sur le site du groupe on se veut rassurant:
En raison de l’épidémie de Coronavirus 2019 (COVID 19), le Groupe SUEZ a déployé un dispositif de mobilisation global et régional pour ses différents métiers pour garantir la continuité de ses activités de services (production et distribution d’eau potable et assainissement des eaux usées) auprès des citoyens, de ses clients collectivités et de protection de ses salariés.
Des coordinations avec les autorités locales et nationales (santé, sûreté…) ou les instances de veille sur l’épidémie sont également établies.
De plus, pour renforcer les mesures de protection de nos salariés, de nos clients et de nos partenaires, nos activités sont resserrées autour des priorités liées au service de distribution de l’eau et aux urgences.
Et de préciser:Vous pouvez boire l’eau du robinet en toute confiance.
Les différentes étapes de traitement de l’eau et les méthodes de désinfection utilisées (chlore, ozone, UV) ont pour finalité d’éliminer tous les virus, dont le coronavirus.
Et le groupe Suez d'assurer qu'il n'y aurait pas de pénurie, que ses équipes sont "mobilisées pour assurer la continuité de service : il n’y a donc pas plus de risque de coupure d’eau ou de perturbation de l’alimentation en eau potable qu’à l’accoutumée".Les informations des agences sanitaires, dont l’Organisation Mondiale de la Santé, indiquent que ce virus ne montre pas de résistance particulière aux traitements habituels de l’eau potable.
D’après les connaissances scientifiques et épidémiologiques déjà établies, aucun cas de contamination n’est en lien avec l’eau potable.
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