Coronavirus : les pompiers de la Gironde alertent face au manque de masques

Les soldats du feu sont inquiets. Ils voudraient pouvoir eux aussi profiter des réquisitions de masque qui, pour l’instant, concernent uniquement le personnel soignant. Ils décrivent une situation extrêmement tendue.

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C’est un cri d’alerte posté sur Facebook. « Nous les sapeurs pompiers, le premier maillon de la chaîne de secours et en première ligne sur tous les fronts, nous ne figurons pas sur la liste établie par le ministère de la Santé, concernant les destinataires prioritaires pour être dotés en masque de protection », écrit un pompier girondin.
Un sentiment partagé par bon nombre de pompiers aujourd’hui à travers la France.
 

Les pompiers ne sont pas dans l’œil du cyclone.
Fabienne Buccio - Préfète de la région -

« Je connais la situation des pompiers », affirme Fabienne Buccio, préfète de la région Nouvelle Aquitaine. « Ils ont passé une commande de masques avant la crise, j’ai vu avec le directeur du SDISS 33, et si cette dotation est consommée comme elle doit l’être, il y en aura pour un mois et demi », dit-elle. « Il faut que ce soit utilisé avec discernement », poursuit Fabienne Buccio, « les pompiers ne sont pas dans l’œil du cyclone ». Une analyse de la situation que ne partagent pas certains pompiers.

Un masque uniquement pour les cas suspects ou avérés

« Pour l’instant ça va, on a des masques et des blouses mais on est inquiets pour demain », confie Charles Cosse de l’ UNSA de la Gironde. « Mais ce qui est illégitime, c’est qu’on soit écarté de cette dotation.  Aujourd’hui, les projections annoncent une recrudescence exponentielle, alors sur quels chiffres on se base pour dire qu’on va en avoir assez ? », interroge-t-il.

« Aujourd’hui on met des masques, les blouses etc, que lorsqu’il y a suspicion ou cas avéré, pour les autres interventions on n’en met pas, car sinon il n’y en aura pas assez », explique Charles Cossse. « Le problème, c’est qu’une victime peut se mettre à tousser alors qu’elle n’était pas identifiée comme un cas suspect. On a interpellé notre direction mais qui n’y est pour rien et se bat pour avoir des masques. Le ministre de l’Intérieur a été contacté via la direction générale. Tous les départements ont écrit pour que les pompiers ne soient pas écartés de la dotation », explique le syndicaliste.

Certaines interventions seraient de vraies « roulettes russes »

Le problème viendrait donc de ces cas à priori sans lien avec la pandémie. Chute sur la voie publique, personne ne répondant pas aux appels… Autant d’interventions sur lesquelles les pompiers partent sans protection alors que les victimes peuvent révéler fièvre ou toux. Les déplacements « pour une personne ne répondant pas aux appels c’est la vraie roulette russe », confie un pompier.

Charles Cosse va plus loin. « Pour le service à la personne, nous faisons du secours partagé avec d’autres services. Mais pour ce qui est des incendies, il n’y a que nous. Si tous les pompiers attrapent le Covid 19 en faisant du secours à la personne, qui va s’occuper des incendies ? Quelle continuité y aura-t-il pour notre service public ? C’est la raison pour laquelle nous devons faire partie de cette dotation de l’Etat ».

A la caserne Ornano de Bordeaux, plusieurs pompiers seraient en arrêt maladie pour suspicion de coronavirus. A priori, aucun n’aurait, à ce stade, été testé.
 
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