Coronavirus : les soignants inquiets de devoir réutiliser des surblouses à usage unique lavées en machine

Les syndicats hospitaliers s'insurgent contre une directive de la direction générale de la santé parue vendredi 3 avril. Elle préconise le lavage des surblouses à usage unique selon des consignes précises pour éviter d'être confronté à une pénurie. Le CHU de Bordeaux est concerné.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"C'est n'importe quoi ! " s'insurge Alain Es-Sebar, délégué CGT à l'hôpital Pellegrin.

"Les cadres ont reçu une note de la direction ce week-end leur demandant de recycler les surblouses à partir de ce lundi" affirme t-il. "C'est inconcevable !"

Feu vert de la Société Française d'Hygiène Hospitalière, la SF2H

Cette note fait suite à une directive du ministère de la santé. 
 

Elle explique que "dans le contexte actuel d'utilisation massive des surblouses et afin de faire face au risque de pénurie", la SF2H a rendu un avis favorable à la possibilité de réutiliser des surblouses à usage unique.

Les conditions de cette réutilisation doivent se faire selon un protocole très strict qui comprend notamment un "lavage à 60° pendant 30 minutes, un séchage à 50° pendant 20 minutes et une stérilisation à 125° en autoclavage pendant 20 minutes".

La Société d'Hygiène Hospitalière précise que seule les blouses "en matière intissée, imperméables", sont concernées. 

Son président, Bruno Grandbastien, assure qu'elles peuvent "résister à deux lavages, voire trois" et qu'il est impératif de vérifier leur intégrité après le cycle lavage-séchage-stérilisation.

A Bordeaux, c'est la blanchisserie du CHU qui est chargée d'appliquer ce protocole de lavage.

Alain Es-Sebbarn prévient que "de nombreux soignants comptent les déchirer plutôt que de les mettre dans les sacs de blanchisserie. Ils sont en première ligne, ils ont besoin d'être protégés" explique t-il.

Il déplore qu'il n'y ait "aucune transparence sur l'état du stock". Et que par ailleurs le nombre d'agents infectés ne soit pas communiqué. "On nous rétorque que cela fait partie du secret médical" regrette t-il rappelant que "les personnels sont fatigués, on leur demande beaucoup et on ne leur promet rien de concret".

Appel aux dons


La semaine dernière l'ARS Nouvelle-Aquitaine a lancé un appel aux dons à destination des entreprises poru collecter des masques et des surblouses. 
 

Certains soignants disent préférer "une blouse lavée que pas de blouse du tout, c'est mieux que rien".

Plusieurs hôpitaux pratiquent déjà ce recyclage. Certains, comme celui de Lyon, ont même recours à l'utilisation de sacs poubelles.
 
Le système D est à l'oeuvre pour éviter "une rupture totale des stocks" prévient la direction du CHU de Lyon qui assure que "ces mesures exceptionnelles seront bien sûr suspendues, voire annulées, dès qu’un approvisionnement -même ponctuel - sera possible".

La direction du CHU de Bordeaux préfère pour sa part ne pas communiquer à ce sujet et renvoie vers l'autorité publique. 





 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information