Le président de la Fédération française de rugby (FFR) a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à 75 000 euros d'amende pour un pacte de corruption conclu avec Mohed Altrad. Bernard Laporte, ancien joueur de Bordeaux-Bègles et ancien sélectionneur du XV de France, a annoncé faire appel.
Du sursis et une amende pour Bernard Laporte. Le président de la Fédération française de rugby (FFR) a écopé de deux ans de prison avec sursis et de 75.000 euros d'amende dans une affaire de corruption qui remonte à 2017.
Mardi 13 décembre, il a été jugé coupable d'avoir rendu une série d'arbitrages au bénéfice du groupe Altrad - dont l'octroi du sponsoring maillot du XV de France - après avoir perçu de sa part 180 000 euros en mars 2017, en vertu d'un contrat d'image jamais exécuté.
Le PDG du groupe Altrad, Mohed Altrad, qui est aussi propriétaire du club de rugby de Montpellier, a également été jugé coupable. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à 50 000 euros d'amende.
"Gravité des faits"
Justifiant la condamnation par la "gravité des faits", la présidente du tribunal a relevé la "méconnaissance" par Bernard Laporte des "principes de déontologie" qu'il était pourtant chargé d'appliquer. L'ancien manageur du Stade Bordelais a fait savoir, par son avocat, qu'il allait faire appel.
Au final, le président de la FFR a été notamment reconnu coupable de corruption et trafic d'influence, et se voit interdire d'exercer toute fonction dans le rugby pendant deux ans - mais l'appel, s'il se concrétise, suspendra cette peine complémentaire.
Altrad - Laporte
Le tribunal a estimé que les faits de corruption étaient notamment caractérisés par l'octroi au groupe Altrad début 2018 du tout premier contrat de sponsoring maillot du XV de France au terme d'un processus qui a froissé les partenaires historiques des Bleus.
La procédure de mise en concurrence a été conduite afin que seule la société AIA (Altrad, NDLR) formule une proposition.
la présidente du tribunal
Bernard Laporte, patron de la FFR depuis 2016, a également été déclaré coupable d'avoir favorisé à plusieurs reprises le club du Montpellier Hérault Rugby (MHR), propriété de Mohed Altrad, notamment en intervenant pour alléger une sanction disciplinaire prise à son encontre.
Sous son impulsion, la FFR a également annulé la décision de la Ligue d'annuler le report de deux matches du Top 14 auquel M. Altrad était notoirement opposé. Poursuivi pour ces faits, le vice-président de la FFR Serge Simon a été relaxé par le tribunal.
(Avec Agence France Presse)