Coût de la rentrée 2023 pour les étudiants : "Le contexte devient stressant"

Cette tendance à la hausse est nationale et cache des disparités profondes selon les territoires. En 2023, le coût moyen d’une rentrée dans l’enseignement supérieur au sein de l’Académie de Bordeaux est de 2 976,65 euros. À Bordeaux, il a dépassé la barre symbolique de 3 000 euros.

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L’inflation subie ces derniers mois par les Français n’a pas épargné les étudiants. Selon, l’association ATENA, le coût de la rentrée 2023 serait en hausse de 2,23% par rapport à 2022. L’Association Territoriale des Etudiants Aquitains rend son rapport ce mercredi 16 août. Il est accablant et "pose la question de l’accessibilité de l’enseignement supérieur pour les foyers les plus modestes", interroge l’association. "Les étudiants sont résilients", insiste Clara Potié, chargée de stratégie territoriale chez Atea. "Ils encaissent les coups comme ils peuvent".

Le contexte devient stressant.

Clara Potié - association Atena

En effet, selon ce rapport, les frais de vie courante subissent une augmentation de 3,99 % soit près de 50€ (+15% sur le prix de l’alimentation, +19% sur les frais de téléphonie et d’internet, +4% pour les équipements, les loisirs, les transports). Les frais liés à la vie étudiante sont eux aussi à la hausse avec notamment une hausse de 15% des complémentaires de santé étudiante et de la Contribution de Vie Étudiante et de Campus (CVEC) qui atteint la barre symbolique des 100€.

Dans l’Académie de Bordeaux, le coût moyen d’une rentrée dans l’enseignement supérieur est de 2976,65 euros, selon Atena. C’est-à-dire légèrement en dessous de la moyenne nationale si on se fie aux chiffres parus hier dans le journal Le Monde. En effet, selon la Fage et l’Unef, principales organisations étudiantes, le montant s’élèverait à 3024,94 euros en France.

Une tendance inquiétante qui "s’inscrit dans un contexte invariable de stress et d’inquiétude quotidien pour des dizaines de milliers d’étudiant.e.s chaque année", selon le réseau Atena. Une dure réalité derrière laquelle se cachent d’importantes disparités territoriales, notamment en ex-Aquitaine.

Bordeaux : l’encadrement des loyers "limite l’augmentation"

Dans la métropole, le coût de la rentrée s’élève à 3 051,19 euros, sachant que celle-ci représenterait plus de 83% des étudiants de l’Académie de Bordeaux. "C’est une barre qui est énorme", déclare Clara Potié.

Selon l'association, "c’est un nouveau coup de massue pour la population estudiantine de la métropole, et ce, malgré l’efficacité de la politique d’encadrement des loyers limitant l'augmentation. En effet, celle-ci permet de noter une diminution moyenne de 2,50€ des loyers, diminuant ainsi légèrement le coût général du logement sur la métropole qui reste bien plus élevé que dans les autres villes".

L’association relève que " les postes de dépenses ayant subi de fortes augmentations l’année passée en raison de l’inflation, mais aussi du contexte international se stabilisent. C’est le cas du matériel pédagogique ayant augmenté de 15,82% en 2022 qui profite d'une très légère baisse de 0,34%".

"Tous les jours, on constate dans notre épicerie sociale et solidaire, le Comptoir d’Aliénor, qu'il y a des étudiants qui viennent nous voir parce qu’ils n’arrivent pas à se nourrir", explique Clara Potié. 

Certains sont obligés de sauter des repas, font des impasses sur les loisirs, sur leur santé même parfois.

Clara Potié

Atena

Pau : loyers stables mais transports toujours à la hausse

Du côté de Pau, l’augmentation du coût de la rentrée de 2.71%. Selon Atena, elle "est due majoritairement à l’augmentation des frais de vie courante et des complémentaires santés". "Seule différence, l’agglomération paloise ne jouit pas de la politique d’encadrement des loyers mais qui restent tout de même stable. Plutôt rassurant en comparaison avec la forte augmentation des loyers qu’avait subie l'agglomération paloise l’an dernier (10.13%). L’augmentation du prix des transports est légèrement moins marquée, mais se poursuit".

En comparant les coûts dans les deux plus grandes villes étudiantes de l’Académie, "on note un écart stable d’environ 500€ en 2022 ainsi qu’en 2023", poursuit Atea. "Le responsable de cet écart est la différence du montant des loyers mais également des transports. Les deux postes de dépenses étant nettement supérieur dans la métropole bordelaise".

Bayonne : la baisse des loyers et transport ne suffisent pas à compenser

Selon Atena, "Bayonne enregistre une baisse conséquente du montant du loyer moyen et du dépôt de garantie associé de 3,65% soit d’environ 18.50€ par mois. Suivant cette tendance, le prix mensuel des transports a, lui aussi, chuté de 4%".

Pas de quoi compenser la hausse des frais de vie courante. Ces baisses drastiques du coût du logement et du transport ne suffisent pas à compenser l’augmentation générale des frais de vie courante. Le coût de la rentrée sur la ville resterait ainsi en légère augmentation par rapport à 2022 avec un montant avoisinant les 2750€.

Agen : la plus forte hausse sur l’Académie

Complètement à l’inverse de Bayonne, l’augmentation du coût de la vie se poursuivrait de façon importante à Agen (+ 14.50€ en moyenne sur les montants moyens des loyers, +6.40€ d’augmentation des dépenses liées aux transports).

A Agen, l’augmentation du coût de la rentrée serait de près de 100€ soit 4%. Il s’agirait de la plus forte hausse sur l’Académie. "Entre l’inflation et l’augmentation du coût du logement, les frais de vie courante augmentent de près de 7%", selon l'association. "Notamment dus à l’augmentation constante de la population étudiante sur le campus de la ville, de par le développement de l’offre de formation, le coût de la rentrée s’élève désormais à 2486.96€ rattrapant dangereusement Pau".

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