En réponse au Premier ministre Jean Castex, la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, a présenté ce lundi 14 septembre les nouvelles mesures afin de limiter, à Bordeaux et en Gironde, la propagation de l’épidémie de Covid-19. Plus de contrôles du port du masque et des rassemblements restreints
Pour casser les chaînes de contamination, la préfète de Gironde et Nouvelle-Aquitaine a donné ses pistes d'action afin d'inverser la courbe de la propagation du virus qui a été exponentielle ces dernières semaines.
Contrôles et manifestations sur la voie publique
La préfète précise que des contrôles seront renforcés, notamment aux sorties des écoles et en ville. A titre indicatif, elle indique que 26 verbalisations ont été dressées samedi soir 12 septembre sur les quais de Bordeaux. Pour cela, elle attend un renfort. Il y aura des détachements spécifiques à Bordeaux de gendarmes mobiles et de CRS.Epidémie de #coronavirus en Gironde : La préfète Fabienne Buccio annonce la fermeté '" à l'encontre des comportements à risque " plus de verbalisation, renfort d'une compagnie de CRS et gendarmes mobiles" pour surveiller le porte du masque. #MasqueObligatoire
— France3 Aquitaine (@F3Aquitaine) September 14, 2020
La jauge concernant les manifestations sur la voie publique diminue drastiquement. Elle passe de 5000 à 1000 personnes. La prochaine rencontre de l'UBB par exemple ce samedi après-midi ne pourra pas se tenir avec 5000 sepctateurs. L'UBB, qui reçoit Edimbourg, est en train de revoir son dispositif d'accueil du public.
Les manifestations de type fêtes foraines, brocante ou revendicatives sont interdites.
Les journées du patrimoine sont annulées à Bordeaux et sur la métropole.
Epidémie #coronavirus #Bordeaux : police municipale mobilisée pour surveiller port du masque et gestes barrières - annonce de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux
— France3 Aquitaine (@F3Aquitaine) September 14, 2020
Vie sociale et privée
La consommation debout est interdite dans les bars comme la diffusion de musique à l'extérieur. Dans le cas de fermetures administratives, les établissements devront être fermés dés le lendemain.Côté privé, les rassemblements de plus de 10 personnes dans les parcs, à la plage ou sur la voie publique sont interdits.
Tout comme les soirées dansantes, les fêtes de mariages ou les anniversaires...
Quant aux transports, la cadence et le nombre de bus aux heures de pointe vont être renforcés. La mesure a été décidée en accord avec la métropole bordelaise.
La préfecture demande l'aide des municipalités concernant les affichages près des écoles pour faire des rappels concernant le port du masque.
Les fêtes étudiantes ou scolaires sont annulées.
Pas d'accueil dans les salles de fêtes et communales.
#COVID19 pic.twitter.com/TIJLmzNzna
— Préfète de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde (@PrefAquitaine33) September 14, 2020
Côté sportif, les vestiaires resteront fermés sauf pour les piscines, les scolaires et les STAPS (formation à l'enseignement sportif)
Les sorties scolaires sont également annulées.
Et à la maison ?
Concernant les rassemblement, privés, dans un espace privé, la préfète en appelle "solennellement" à la responsabilité de chacun pour ne pas dépasser les 10 personnes autorisées. Elle invite "à reporter les grandes fêtes".Une "co-responsabilité mise en avant par l'infectiologue Denis Malvy qui dit "S'il vous plaît, limitez les rassemblements familiaux et amicaux"...
Dépistage et EHPAD
"Tracer, tracer, isoler". Pour le dépistage, la préfète a indiqué qu'il s'agissait de réserver l'accès:- aux malades
- aux cas suspects et symptômatiques
- aux cas contacts
- et aux professionnels de santé
Il faut également mobiliser les laboratoires les moins sollicités et en poursuivant la formation des infirmières scolaires, du rectorat, des universités, des collectivités et du SDIS.
Une attention particulière doit être apportée dans les EHPAD pour "protéger les plus vulnérables" avec une limitation à " deux visites par semaine et par résident. "
Pour cela, il s'agit de s'appuyer sur les registres utilisés pour la canicule de façon à prendre des nouvelles des plus vulnérables via aussi le portage des repas, l'aide à domicile etc...
Faire face à une forte contamination
Hélène Junqua, la directrice par interim de l'ARS Nouvelle-Aquitaine décrit cette situation "inquiétante" qui montre que les indicateurs n'ont cessé de progresser depuis le 24 août. Et pas seulement à cause de la multiplication des opérations de dépistage.Au 9 septembre, la circulation active du virus avait eu pour résultat une positivité de 8,2% en Gironde ( 5% pour l'ensemble de la région) et un taux d'incidence élevé : 158,8 pour 100 000 habitants (65,10 pour la région Nouvelle Aquitaine). Des contaminations de plus en plus nombreuses, parmi toutes les classes d'âge et particulièrement la tranche 15-40 ans avec un taux d'incidence avoisinant les 300 pour 100000 habitants (298).
Au 9 septembre toujours, on comptait une centaine d'hospitalisations dont 24 en réanimation et 67 clusters dont plusieurs en EHPAD, avec deux sites "inquiétants".
[#COVID19 Taux d'incidence en #NouvelleAquitaine au 13/09]
— COVID — 19 - Nouvelle-Aquitaine (@NA_Covid19) September 13, 2020
?Taux d'incidence en Nouvelle-Aquitaine : 69,6
?Incidence faible : 0 département
?Seuil de vigilance : 8 départements
?Seuil d'alerte : Gironde, Vienne, Pyrénées-Atlantiques & Landes pic.twitter.com/vyOzJtbZXM
[#COVID19 Situation en #NouvelleAquitaine au 13/09]
— COVID — 19 - Nouvelle-Aquitaine (@NA_Covid19) September 13, 2020
?Patients hospitalisés : 177 (+ 12 hospitalisations)
?Plus forte augmentation : Gironde (+ 7 hospitalisations)
?Département le plus touché : Gironde (111 hospitalisations) pic.twitter.com/qNdFvPZVQR
Le CHU de Bordeaux s'est adapté à ce contexte particulier et sera en capacité d'augmenter sa capacité d'accueil de 180 à 300 lits de réanimation. Le directeur du CHU de Bordeaux, Yann Bubien, confirme l'augmentation des appels au SAMU, des entrées aux urgences, des patients hospitalisés. "La situation n'est pas alarmante mais inquiétante". Il indique qu'une filière dédiée au covid-19 (comme en mars) est organisée.
"La situation est inquiétante, mais pas alarmante", a affirmé Yann Bubien, directeur du CHU lors de la présentation des mesures pour #Bordeaux. Réactivation des dispositifs d'urgence et cellule de crise.
— France3 Aquitaine (@F3Aquitaine) September 14, 2020
Les professionnels de la restauration soulagés
D'après Laurent Tournier, président de l'UMIH, ils étaient attentifs à ce qui pouvaient être annoncé notamment parce que Marseille avait imposé des contraintes horaires (00h30) quant à la fermeture des bars et restaurants. "Il n'y a pas de restrictions horaires", "nos établissements sont déjà très fragilisés pour qu'on ait encore de nouvelles contraintes"...Quand aux contrôles "que la préfète a mis en exergue", "on est content qu'il y en ait", les bars et restaurants "respectent les mesures (gestes barrières distanciation, NDLR) à 98% et on est un amortisseur en quelques sorte "pour ne pas que la fête s'organise ailleurs".
Néanmoins il a "une grosse pensée" et sans doute quelques inquiétudes pour "les traiteurs qui ont déjà perdu les congrès et grands événements et devront se passer aussi des mariages..."
Bordeaux fait, comme Marseille et la Guadeloupe, partie des zones rouges ayant dépassé le seuil d'alerte de 50 cas pour 100000 habitants.
Déjà la Guadeloupe, avec 800 cas positifs au Covid-19 recensés en une semaine, avait annoncé plus tôt dans la journée quelques mesures drastiques : fermeture jusqu'au 29 septembre des établissements recevant du public tels les "gymnases, piscines, palais des sports, hippodromes", les salles d'expositions permanentes ou des fêtes (sauf salle de spectacle et cinémas). Les bars et restaurants devant respecter une fermeture dès 22 heures en semaine.
La préfecture de Gironde n'est pas allée aussi loin.
Retrouvez les temps forts de cette conférence de la préfète de Gironde, Fabienne Buccio en intégralité >