Les députés Loïc Prudhomme (LFI) et Alain David (PS) se sont invités ce lundi 7 décembre au Centre de rétention administrative de Bordeaux. Une visite surprise pour observer les conditions sanitaires des lieux. En novembre, plusieurs personnes retenues avaient été testées positives à la Covid-19.
Ils sont arrivés dans la matinée dans les sous-sols de l'hôtel de police à Mériadeck de Bordeaux. C'est ici, dans ce centre de rétention administratif (CRA) que sont placées les personnes étrangères en attente d'une expulsion.
Une visite inopinée pour les députés Loïc Prudhomme et Alain David, qui tenaient à exercer leur droit de contrôle des lieux de privation de liberté.
Six personnes positives à la Covid-19
Le déplacement avait pour objectif l'observation de la mise en place du protocole sanitaire, alors que l'association la Cimade a dénoncé à plusieurs reprises des conditions sanitaires "déplorables" au CRA de Bordeaux.Début novembre, trois personnes retenues et trois fonctionnaires de police avaient été testées positives au Covid-19.
Onze ressortissants se trouvaient ce lundi dans les locaux du commissariat, qui compte une vingtaine de places. Pas de sureffectif donc, une bonne nouvelle pour les élus locaux.
"La rétention n'est pas la solution. C'est déjà onze personnes de trop. Néanmoins, cela me semble être des conditions un peu meilleures que celles qui que l'on voit habitude dans ce CRA", a reconnu le Loïc Prudhomme. Le député de la France Insoumise s'est souvenu de ses visites dans ces mêmes locaux "au début de son mandat", où il a pu voir "jusqu'à vingt personnes" dans les lieux.
"Je constate également un meilleur encadrement et une surveillance sanitaire", a poursuivi le député qui a salué le travail de la Cimade et de l'Ofii, l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
"On sent une détresse"
Le député socialiste Alain David, dont c'était la première visite du CRA, a pu échanger avec des personnes retenues. "On sent une certaine détresse. Les personnes ne savent pas quel sera leur lendemain. Ce sont des personnes qui sont séparées de leurs femmes, et leurs enfants qui sont dans un autre centre, forcément il y a beaucoup d'interrogations".Un nouveau centre de rétention administrative devrait ouvrir ses portes à Bordeaux, au plus tôt en 2022. Sur l'année 2019, 419 ressortissants étrangers ont été retenus dans le CRA de Bordeaux. En ce début décembre 2020, ils sont déjà 340.