Depuis quelques semaines, le Covid est en recrudescence partout en France. Si les symptômes sont moins graves que les formes précédentes de variants, la maladie reste sous vigilance accrue. En Nouvelle-Aquitaine, les professionnels de santé encouragent à adopter les gestes barrières et à ressortir le masque dès les premiers symptômes.
Il est toujours là. Derrière les maux de tête, le nez qui coule, la fatigue que l'on pense être celle de la rentrée, se cache parfois le Covid. Le virus est définitivement de retour, ou plutôt : il continue de se propager en silence, voire augmente dans notre région. "J'ai comme un rhume depuis quelques jours, mais je n'ai pas pensé que ça pouvait être le Covid. Ça m'est revenu ce matin en discutant avec une amie. Je l'avais un peu oublié", avoue une femme, croisée dans une pharmacie de Gironde.
Déjà début septembre, les indicateurs de Santé Publique France affichaient une "légère augmentation" visible notamment dans les eaux usées (+15,6% entre le 26 août et le 8 septembre), également vectrices de la maladie. La Nouvelle-aquitaine fait d'ailleurs partie des six régions qui enregistre une plus forte augmentation, de l'ordre de 1 à 2% des passages aux urgences, pour des cas de Covid-19. Du côté de SOS médecins, ils représentent 2,2% de leurs interventions.
De la relâche sur le masque
La quinquagénaire n'embrasse plus ses parents, âgés, tousse dans son coude, se lave les mains au savon ou gel hydroalcoolique plus fréquemment, mais a laissé ses masques de protection au placard depuis plusieurs mois. Comme elle, de nombreux citoyens ont relâché ce geste barrière, alors qu'il contribue nettement à freiner l'enrôlée des cas positifs.
Honnêtement, je ne pense plus au Covid... C'est comme s'il n'existait plus. On a déjà mis le masque pendant un an, on n'en veut plus.
Habitante de Gironde
Le virus et son variant actuel, un dérivé d'Omicron, est très contagieux mais "pas dans la même dangerosité que ce que l'on a connu dans les premiers épisodes de l'épidémie. Au maximum, vous allez rester quelques jours chez vous", rassure François Martial, pharmacien dans la banlieue de Bordeaux.
Vaccination en octobre
La Nouvelle-Aquitaine, comme d'autres régions, connaît une progression des cas positifs en ce début d'automne. "Le virus continue à circuler de manière silencieuse, donc intense. Il se transmet par l'intermédiaire de personnes asymptomatiques. L'immunité de la population humaine a fléchi, car les personnes vaccinées le sont depuis plus de six mois. Le virus actuel a donc l'opportunité de faire plus d'infections", développe le professeur Denis Malvy, infectiologue au CHU de Bordeaux et membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS).
Comme la grippe, le Covid tend à devenir un virus saisonnier avec sa campagne de vaccination annuelle. Elle débutera en octobre. "Nous ne sommes plus dans une pandémie, mais en attendant que le virus soit strictement saisonnier, il nous reste le vaccin. Il protège contre la maladie et est adapté aux variants le plus proche de celui qui circule actuellement", ajoute le professeur Denis Malvy.
Dans les pharmacies, le nouveau vaccin n'est pas encore répertorié. Il devrait arriver dans les prochains jours. "Nous avons été destinataires d'une note pour anticiper les commandes des nouveaux vaccins Covid puisque nous constatons très nettement une montée des cas positifs", explique François Martial. Le professionnel encourage à se faire tester en laboratoire ou pharmacie dès les premiers symptômes pour protéger les personnes fragiles ou immunodéprimées qui sont les plus à risques.