Viticultrice dans le Blayais, Nathalie Feydieu a connu des pertes importantes liées à la crise sanitaire. Pour autant, cette période particulière l'a confortée dans ses choix économiques, et notamment celui de ne travailler qu'avec des particuliers.
"La nature ne s'est pas arrêtée, elle nous a offert tout ce qu'elle nous offre habituellement, indépendamment du fait que nous sommes en crise sanitaire. La vigne a continué à pousser, on a continué à récolter… Tout ça n'a pas cessé."
Cette femme, qui philosophe sereinement le regard perdu dans sa parcelle de vignes, c'est Nathalie Feydieu. Viticultrice à Saint-Androny dans le Blayais, elle tire le bilan de cette année si particulière. Débutée avec des pertes importantes tout d'abord, notamment pendant le premier confinement : entre 80 et 90% de son chiffre d'affaires a été perdu.
Car la période du printemps 2020 coïncidait avec les salons, éléments précieux pour cette agricultrice qui ne commerce qu'avec des particuliers. "Toute cette activité a été réduite, puis finalement stoppée et interdite. Cela nous a empêché de participer à des opérations comme Notre printemps des vins de Blaye au mois d'avril, qui rassemble 15 000 personnes. "
Adaptation
Dans un premier temps, Nathalie "accuse le coup". Puis prend conscience que la crise s'installant dans la durée, son activité en sera durablement impactée. "Il a fallu d'adapter rapidement", explique la viticultrice. Après le drive, elle met en place une livraison à domicile, dans un rayon local. "Je me suis recentrée sur mes activités. Je n'ai pas dû en apprendre de nouvelles, mais j'ai développé les existantes".
L'agricultrice peut aussi se féliciter de son choix, hérité depuis trois générations, de maintenir une exploitation familiale et de ne pas miser sur l'exportation. Contrairement à d'autres, les annulations en série de salons professionnels ne l'ont pas empêchée de trouver un importateur.
" L'export sans salon, si les contacts ne sont pas noués, c'est compliqué. Moi, je n'ai pas le volume nécessaire pour l'exportation, puis c'est une autre façon de travailler". Une façon qui ne lui conviendrait pas: "lorsqu'on vend de gros volumes, on perd le contact avec le client final, celui va profiter de nos vins", poursuit-elle.
Ses choix se sont avérés payants, et les pertes se sont lissées au fil des mois. Nathalie a terminé l'année 2020 avec une perte d'environ 30% de son chiffre d'affaires. Et la viticultrice de savourer sa chance, toujours en contemplant son environnement.
Finalement Darwin avait raison : il faut s'adapter autant qu'on le peut et même au-delà de ce qu'on avait imaginé pouvoir faire. Il faut vraiment, pour utiliser un mot à la mode, être résilient.
Soignants, malades, commerçants, employés de supermarché, artistes, élus ou encore parents : nous les avions rencontrés il y a un an. Aujourd’hui ils nous racontent leur année Covid. Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe.