Sans surprise la majorité du président sortant Jean-Luc Gleyze (PS) conserve son ancrage dans le département, et gagne même des élus grâce à l'union avec le PC et les Verts. Le RN, battu en Nord-Médoc, perd ses élus. Que dire de ces résultats avec une abstention record de 66,40 %.
Malgré une très forte abstention (deux girondins sur trois ne sont pas allés voter dimanche), la gauche améliore encore son ancrage en Gironde en élargissant sa majorité.
Le socialiste Jean-Luc Gleyze gagne haut la main
Il ne cache pas sa joie. Au soir du premier tour le 20 juin dernier, Jean-Luc Gleyze était le seul candidat -avec son binôme Isabelle Dexpert- élu en Sud-Gironde. Au soir du second tour, il sort grand vainqueur de ses élections départementales puisque non seulement il confirme son ancrage en Gironde pour un second mandat à la présidence du département, mais il élargit sa majorité avec l'union des gauches avec le PC et les écologistes. Les socialistes raflent trois nouveaux cantons : les cantons de l'estuaire en Blayais et de Gujan-Mestras sur le bassin d'Arcachon à la Droite, et surtout le canton du Nord-Médoc au RN avec la victoire du communiste Stéphane Le Bot contre Grégoire de Fournas.
J'ai su assurer l'héritage de Philippe Madrelle. Et ce soir, notre plus belle victoire, c'est la reprise du canton du Nord-Médoc au Rassemblement national. Nous avons aussi battu La République en marche dans le canton de Créon.
Autre satisfaction pour Jean-Luc Gleyze, c'est d'avoir réussi la transition de candidats à Bordeaux où la gauche conserve ses trois cantons malgré le renouvellement des personnes avec le départ de 4 conseillers généraux sortant dont Matthieu Rouveyre, l'ancien opposant d'Alain Juppé qui ne s'est pas représenté tout comme Philippe Dorthe. Emmanuelle Ajon est décédée à l'automne.
►Réaction de Jean-Luc Gleyze au soir du second tour des élections départementales :
Concernant l'abstention, Jean-Luc Gleyze a déclaré que ce serait un des grands chantiers de son prochain mandat. "L'abstention est une vraie question. Elle devient structurelle depuis ces dernières années. Il y a un désintéressement progressif des concitoyens. Comment regagner la confiance des électeurs, explique le rôle du département, il faudra y travailler", selon le président de la Gironde.
Dans le canton de Bordeaux 5, l'abstention a atteint 69,63 %.
La Droite a régressé en Gironde
Sur 33 cantons en Gironde, huit ont été remportés par la Droite. La Droite perd deux cantons soit qutare conseillers départementaux: celui de Gujan-Mestras sur le bassin d'Arcachon et celui de l'estuaire en Blayais. "La droite a perdu car elle est partie divisée dans ces élections", explique Jean Petaux, politologue.
En revanche Jacques Breillat, la maire de Castillon-la-Bataille, candidat Les Républicains dans le canton Les coteaux de Dordogne est élu avec un bon score 58,55 %. Il conforte sa position de chef de file LR dans le département.
A Bordeaux, c'est le statu quo avec trois cantons à gauche et deux à droite mais Bordeaux 2 a bien failli basculer "à cause de divisions encore une fois".
Le Rassemblement national perd ses deux élus au Département
C'est un revers pour Grégoire de Fournas et son binôme Chloé Chagniat dans le canton du Nord-Médoc. Le candidat RN a été battu avec 47,41 % par le candidat d'union de Gauche Stéphane Le Bot (parti communiste) et Michelle Saintout (PS) qui sont élus avec 52,59 %. Grégoire de Fournas était pourtant confiant de conforter sa place, et même d'améliorer ses scores précédents, durant sa campagne axée sur le mauvais état des routes, le combat contre les éoliennes dans le Médoc et l'immigration. Avec 5177 voix, le candidat du RN perd même près de 2000 voix par rapport à 2015. A l'époque, il avait été élu avec 7707 voix ( 50,48%) sous l'étiquette FN, le canton du Nord-Médoc était le seul canton gagné par le parti de Marine Le Pen dans l'Ouest de la France.
Démobilisation de l'électorat d'extrême droite ? Selon le politologue Jean Petaux, "cette fois, l'abstention a cogné sur le RN et a desservi son candidat. D'habitude, c'est l'inverse, l'abstention profite à l'extrême droite".
Dans le canton du Nord-Gironde, Edwige Diaz, également tête de liste RN aux élections régionales, est également battue avec 5146 vois xoit 44,05 % face au socialiste Florian Dumas ( 6637 voix). Elle perd aussi des voix par rapport aux scores du candidat FN en 2015, Olivier Guibert qui avait récolté 6841 voix. En 2015, Edwige Diaz avait été candidate dans un autre canton, celui des Landes de Graves ( incluant notamment les communes de Barsac, Landiras, Le Barp, Podensac) et elle avait obtenu 4404 voix.
Les scores du RN sont décevants en Gironde pour le parti de Marine Le Pen, à l'instar des autres départements de France.
Un échec pour La République en marche
Le parti de la majorité présidentiel n'aura pas réuissi à s'implanter en Nouvelle-Aquitaine. La candidate macroniste Geneviève Darrieussecq est arrivée dernière du scrution régional, en cinquième position, avec 13,2 % des suffrages. En Gironde, Christelle Dubos, ancienne secrétaire d'état a pas réussi à raffler le canton de Créon à la gauche avec son étiquette LREM. Un canton réputé difficile pour les candidats du centre et de droite, longtemps tenu par le socialiste Jean-Mari Darmian qui possède des réseaux solides dans le secteur.