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VIDÉO. Attaque au couteau à Bordeaux : l'assaillant, d'origine afghane, avait commis une première agression plus tôt dans la journée

Conférence de presse de la procureur de la République de Bordeaux, le 11 avril 2024.

Au lendemain de la sanglante agression au couteau, survenue sur les quais à Bordeaux qui a fait un mort et un blessé grave, le parquet de Bordeaux a donné des précisions. L'assaillant, d'origine afghane, a été abattu par un policier. Selon les témoignages recueillis, une première agression aurait eu lieu quelques instants plus tôt.

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La procureur de la République de Bordeaux Frédérique Porterie tenait une conférence de presse ce jeudi 11 avril. À ses côtés, Emmanuel Morin, commissaire général de police et directeur départemental de la sécurité publique.

Frédérique Porterie a donné davantage de précisions sur la sanglante attaque qui a endeuillé Bordeaux mercredi 10 avril : un mort et un blessé grave, après une attaque au couteau sur les quais de la Garonne.

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Bordeaux : la première concerne l'assaillant visé pour meurtre, tentative de meurtre et violences avec arme ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours sur fonctionnaire de police. La deuxième, pour homicide volontaire, concerne le policier ayant fait usage de son arme sur l'assaillant.

Le déroulé de l'agression mortelle

Les faits se sont déroulés entre 19h30 et 19h50 mercredi 10 avril. Deux individus de “type nord africain”, se trouvaient sur les pelouses à proximité du miroir d’eau et buvaient de la bière. Selon des témoignages, un homme les a invectivés “aux alentours de 19h30, pour des raisons a priori liées à leur consommation d’alcool”.

Selon le témoignage du survivant de l’agression, un homme portant un qamis et un keffieh lui couvrant le visage s’est approché de son ami, lui reprochant de boire de l’alcool, alors que c’était l’Aïd. Les deux amis ripostent : “ça ne te regarde pas”  et écopent de coups de poing. “Les deux hommes se sont alors relevés et ont lancé des canettes de bière en direction de leur agresseur”, précise Frédérique Porterie.

Ce dernier est alors revenu et a sorti un couteau à cran d’arrêt et les a poignardés tour à tour.

Frédérique Porterie

Procureur de la République de Bordeaux

Les circonstances de la mort de l’assaillant

L’auteur de l’agression s’est ensuite éloigné en direction du Pont de pierre, à quelques centaines de mètres des lieux de l’agression. Un témoin des faits a contacté les forces de l’ordre. 

Un équipage de trois policiers qui se trouvait dans le secteur est très rapidement intervenu “alors que le mis en cause cheminait sous le Pont de pierre”, poursuit la procureur.  “L’équipe a demandé au mis en cause de lâcher son arme à plusieurs reprises. Le suspect a changé de direction et s’est dirigé vers eux, l’arme à la main.”

Un des policiers a alors fait usage de son arme, de type fusil d’assaut HK G36 et a neutralisé l’agresseur.

Frédérique Porterie

Procureur de la République


Ce dernier, touché de trois balles dans le thorax, s’effondre. En dépit d’un massage cardiaque dispensé par un équipage venu en renfort, et l’intervention du SMUR, il a été déclaré décédé à 20 h 10. 

Une enquête de l'IGPN est en cours pour déterminer les conditions dans laquelle le policier a fait usage de son arme. Selon la procureur, les témoignages concordent tous, et "l’usage de l’arme apparaît proportionné aux circonstances." ", les témoignages concordants de plusieurs personnes ayant assisté à la scène (...) permettent d’établir que le policier (...) a agi alors que les sommations d’usage avaient été faites."

Qui sont les victimes ?

La première victime, décédée sous les coups de couteau, se prénommait Rachid Bouach dit "Daoud" et était âgée de 37 ans. L’autopsie a révélé qu’il avait succombé à neuf plaies par arme blanche, dont quatre ont pénétré la paroi thoracique. Parmi ces quatre, deux coups ont été portés dans le cœur de la victime. 

La deuxième victime, Kharat Saleh, était âgée de 26 ans. Souffrant de trois plaies par arme blanche dont deux perforantes, il a été opéré en urgence au CHU Pellegrin.

Les deux hommes étaient originaires du même village en Algérie, Kaous, dans le gouvernorat Wilaya de Jijel. L'un était SDF, l'autre hébergé par l'association France Terre d'Asile.

L'assaillant, un réfugié d'origine afghane

Dans sa fuite et après avoir menacé les policiers, l’assaillant a été touché de trois balles au thorax avant de succomber à ses blessures. Il n’avait aucun papier d’identité sur lui et ne disposait pas de téléphone. Il n’était pas non plus connu au Faed, le Fichier automatisé des empreintes digitales. Pour autant, jeudi après midi, ses données sont ressorties de la base de données biométriques européennes des demandeurs d'asile Eurodac. 

Vendredi 12 avril, le parquet de Bordeaux a communiqué l'identité de l'agresseur. Âgé de 25 ans, il se prénommait Ahmad Saboor Hamraz. Né en Afghanistan, il avait effectué une première demande d'asile en Europe, en Grèce en février 2019, avant d'obtenir le statut de réfugié par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) le 14 septembre 2021.

Les premières analyses ont démontré qu'il n'était pas sous influence de cannabis, ni d'alcool au moment des faits. Des analyses complémentaires sont toujours en cours. Lors de la perquisition de son appartement, les forces de l'ordre y ont trouvé une médaille de boxe, deux corans, un tapis de prière et un téléphone, qui va être exploité dans le cadre de l'enquête.

Un précédent le même jour ?

Le parquet national anti-terroriste (PNAT) n'a pas été saisi, mais le parquet de Bordeaux dit "rest[er] en lien" avec le PNAT "dans l'optique d'une évaluation complète de la situation".

Un autre témoignage a aussi attiré l'attention des enquêteurs. Plus tôt dans la journée, une première altercation aurait eu lieu, avec le même agresseur, qui reprochait à des personnes de boire du rosé en ce jour d'Aïd. "S’en sont suivis un coup de poing et un coup de coude, avant que l’agresseur n’exhibe un couteau. Il serait finalement parti et aurait poursuivi son chemin en direction du Miroir d’eau", a ajouté la procureure. "Des auditions des témoins sont en cours pour corroborer cet épisode", a-t-elle précisé.

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