Le retour à l'école est fixé au mardi 1er septembre pour les élèves du 1er degré. Avec un protocole sanitaire allégé mais une possibilité de classes virtuelles ou hybrides en cas d'aggravation de la situation sanitaire. Un saut dans l'inconnu pour parents et enseignants.

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Pas de masque pour les élèves en dessous de 11 ans, pas de distance à respecter dans les classes, les cantines ou dans la cour, possibilité de manipuler les objets. Le protocole sanitaire de cette rentrée 2020 n'a plus rien à voir avec celui du post confinement. 

Seules contraintes : masque obligatoire pour les enseignants, regroupements et croisements limités entre les élèves, lavage des mains à l'eau et au savon toutes les deux heures environ.

"Il n'y a pas suffisamment de points d'eau dans les écoles" s'insurge Stéphanie Anfray la présidente de la FCPE, fédération des parents d'élèves, de Gironde. "En juin, c'était déjà très compliqué alors que les effectifs étaient réduits, on se demande comment ça va se passer!"

Le protocole évoque un lavage de mains "à l'arrivée dans l'établissement, avant chaque repas, avant et après la récréation, après être allé aux toilettes et le soir avant de partir ou en arrivant chez soi".

On imagine déjà l'embouteillage. "Il faut rajouter des points d'eau et des toilettes mobiles comme on en trouve dans les festivals. Il aurait fallu l'anticiper cet été. Là, rien n'a été mis en place" regrette Stéphanie Anfray. Certains parents se demandent même s'il restera assez de temps pour faire cours.

La FCPE a d'ailleurs mis en ligne une pétition pour réclamer les moyens adéquats inhérents à cette rentrée particulière.

La présidente départementale du syndicat ne comprend pas non plus pourquoi le protocole sanitaire a été autant assoupli. "Dans les entreprises les règles sont beaucoup plus strictes, pourquoi on ne fait pas la même chose dans les écoles ? Il faut des classes à petits effectifs. Si elles n'étaient pas aussi surchargées il n'y aurait pas de problème sanitaire". Pour elle, c'est un plan à moyen et long terme qu'il faut mettre en place. "La crise n'a fait que souligner un problème de fond. Il faut une réflexion sur quelle école on veut demain".

Pas assez de préparation

"Une seule journée de pré-rentrée, ce n'est pas suffisant" s'insurge pour sa part Samantha Fitte, professeure des écoles et déléguée SNUipp-FSU de Gironde. "On va devoir tout remettre en place dans la cour et dans les classes puisque le protocole n'impose plus les contraintes qu'on avait en juin. On va devoir le faire sur notre dernière semaine de vacances." 

Samantha Fitte regrette également qu'il n'y ait pas eu un temps de discussion pour préparer cette rentrée. "On est inquiet, on a besoin de parler entre nous de nombreux problèmes qui s'annoncent. S'il y a un un retour à l'enseignement à distance par exemple, comment on s'organise ? Et comment gérer les disparités entre élèves ? Certains ne sont pas revenus depuis 6 mois. On n'a pas eu d'heures supplémentaires ou de formation spécifique pour gérer une situation qui s'annonce inédite". 

L'enseignante sait qu'elle devra faire face à des écarts importants entre ses élèves, ceux qui ont complètement décroché et ceux qui ont continué à avancer. Sans compter la difficulté pour eux de reprendre un rythme contraint, se réveiller tôt, rester assis et concentré pendant 6 heures. Un vrai challenge pour les adultes.

Renforcer le corps enseignant

"Il faut faire confiance au professionnalisme des enseignants et aux facultés d'adaptation des élèves" temporise Jean-François Bourdoncle, le co-secrétaire du SGEN-CFDT 33. Mais "il faut du personnel en plus, c'est primordial". 

Samantha Fitte explique avoir demandé des moyens et des effectifs supplémentaires avec son syndicat "pour alléger les effectifs dans les classes dès la rentrée et gérer les élèves en difficulté mais on n'a rien obtenu" affirme t-elle. La SNUipp-FSU réclame la mise à disposition d'au moins un enseignant spécialisé par école ou même "un pour deux ou trois petites écoles" en appui. "Ils ne sont qu'une centaine pour 800 établissement du premier degré dans le département" déplore t-elle.

Le défi de faire respecter les gestes barrières

"Nous avons une inquiétude sur le respect des gestes barrières, il faudra que les directeurs d'école fassent beaucoup de pédagogie à destination des parents notamment et avec le personnel". Jean-François Boudoncle espère que les habitudes prises pendant les vacances vont rester. Il veut aussi rester vigilant sur les évolutions possibles. "À quel moment on déclenche le plan de continuité si jamais la circulation du virus devient trop importante, au delà de quel seuil ? Cela reste encore flou" regrette t-il.

Si la situation sanitaire s'aggrave un plan de continuité pédagogique a en effet été établi par le ministère de l'Education Nationale.

Il faudra une nouvelle fois réorganiser les locaux et remettre en route l'enseignement à distance. Un enseignement hybride est aussi envisagé. Les élèves alterneront alors entre école et maison. Là encore les enseignants devront s'adapter.
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