A trois mois des élections départementales, le président PS de la Gironde lance la campagne de la majorité sortante autour du slogan "La Gironde en commun". Avec une équipe renouvelée aux 2/3, il ambitionne l'union de la gauche face au risque d'une abstention record. Mais les Verts se font désirer.
"Mon ambition est de réussir cet accord à gauche". A trois mois du premier tour des élections départementales, le président socialiste sortant tente encore de convaincre sa majorité de le suivre en campagne. Les discussions avancent, explique Jean-Luc Gleyze, précisant qu'elles ne sont pas rompues et que des ajustements sont en cours pour tenter de trouver un point d'équiilibre. Mais cela prend du temps, ajoute-t-il.
Le rassemblement est nécessaire car il est conquérant, on l'a vu aux dernières élections municipales à Bordeaux. La Gironde peut être un exemple, j'en suis convaincu. Nous avons collectivement des valeurs communes.
Si la négociation apparait en bonne voie avec une partie des alliés de Jean-Luc Gleyze au Conseil départemental, les discussions semblent en revanche complexes avec Europe Ecologie Les Verts.
La représentativité des candidats d'EELV dans les 33 cantons de Gironde est en jeu. En clair : il faut déterminer qui sera en bonne position dans les binômes de candidates et candidats.
La liste sera connue le 24 avril.
"Ce n'est pas qu'une question de place" précise Christine Bost, co-directrice de campagne chargée de la construction du projet et des axes de campagne. "C'est aussi une question d'incarnation pour l'alchimie d'une équipe."
La plus grosse menace, c'est l'abstention. Elle sera déterminante pour atteindre au premier tour la barre des 12,5 % des inscrits. Il y a un défi démocratique au-delà de notre élection.
Mais preuve que rien n'est encore fait : Europe Ecologie Les Verts, sollicité par nos soins, confie réunir ses instances en espérant que les lignes bougent du côté du PS.
"Les départementales : une élection qui touche à la vie quotidienne"
La majorité sortante entend renouveler largement son équipe de campagne pour défendre son bilan : un tiers des élus se représente, un tiers sera des nouveaux candidats issus des parties de gauche et un tiers sera issu de la société civile.
Trois axes majeurs seront nos marqueurs : comment on relie les Girondins (protection de l'enfance, des personnes âgées, l'insertion sociale...), comment on accompagne les territoires dans leur aménagement et comment notre collectivité prend soin du territoire (environnement, résilience...)
Les compétences des départements restent méconnues pour bon nombre d'électeurs, admet volontiers Jean-Luc Gleyze. Il y aura un fort travail pédagogique à effectuer selon lui pour rappeler les champs de compétences de la plus vieille collectivité de France.
En effet, les départements gérent aujourd'hui l'action sociale (enfance, RSA, personnes âgées, handicapées), la construction, l’entretien et l’équipement des collèges, la voirie départementale et les services de secours, ou encore les actions culturelles, sportives et touristiques.
"C'est une élection qui touche à la vie quotidienne de nos concitoyens, il est primordial de le faire savoir" argumente le président sortant qui, au passage, dénonce une nouvelle fois les contraintes financières de l'Etat et réclame les moyens d'opérer.
Une campagne inédite
Pour la première fois depuis 2004, ces élections départementales seront jumelées aux régionales.
Mais c'est surtout la situation sanitaire actuelle qui rebat les cartes d'une campagne qui s'annonce express.
Les actions traditionnelles seront bannies. Concrètement, il y aura très peu de réunions publiques en raison des protocoles sanitaires, le porte-à-porte sera compliqué et la distribution des tracts sur les marchés risque de se confronter au respect des gestes barrières.
Cette campagne des départementales (tout comme celle simultanée des Régionales) sera sans doute très numérique.
Convaincre ceux qui ne sont pas convaincus dans un délai de seulement trois mois s'annonce aussi complexe que le jeu des accords d'avant premier tour.