Elections régionales : "Oui je repars" annonce Alain Rousset, "car la passion est intacte !"

C’est désormais acté. Alain Rousset (PS) est candidat à sa réélection. Quatre jours après l'entrée en campagne de la ministre MoDem Geneviève Darrieussecq, le Président socialiste du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine annonce vouloir briguer un cinquième mandat.

Cette fois, c’est officiel. Alain Rousset entre dans l’arène. Il a programmé une conférence de presse ce mardi 20 avril pour officialiser ce que tout le monde pressentait : sa candidature aux élections régionales. La cinquième depuis 1998.

À 70 ans, le doyen des patrons de région est candidat à sa réélection. Il s’agit de la deuxième étape, moins d‘un mois après "l’appel du 22 mars" initié par des élus et des personnalités de la région pour le soutenir dans sa démarche.

Ce mardi matin, le président socialiste sortant, avait donc donné rendez-vous à Bordeaux, dans les locaux d’ Héméra Ravezies. Un nouveau tiers-lieu hybride, destiné à des jeunes, des coworkers, des startuppers. C'est avec le slogan, "les talents de nos territoires, l’union de nos énergies" que le farouche partisan de l'action décentralisée a lancé sa campagne.

Et d’emblée, il a tenu, dit-il à conditionner sa candidature à trois questions.

  • "A t-on réussi la fusion de cette région qui a cinq ans, dont chacun sait que je n’étais pas pour les grandes régions? La réponse est oui". 
  • "A t-on suffisamment de projets dans la besace ? La réponse est mille fois oui."
  • "Tes petits-enfants, la pêche à la truite : qu’est-ce qui te pousse à remonter sur ton cheval ou à y rester : la passion."

En fin connaisseur de la politique et de ses arcanes, le président sortant, qui est solidement implanté, n’ignore pas que cette fois, la partie s’annonce serrée.

La menace verte

Le poids de l’électorat écologiste devrait peser. Le président sortant, à la tête de la région Aquitaine depuis 1998 et de la Nouvelle-Aquitaine depuis 2016, défend l’union avec les écolos. Sauf que ces derniers, avec lesquels il gouverne la région, préfèrent faire cavalier seul, revigorés par la vague verte et de bons scores aux européennes et aux dernières municipales.

Et Alain Rousset de s’adresser à cet adversaire redouté : "Qui a eu l’idée de basculer toutes les politiques de la région par rapport au réchauffement climatique ? Le travail avec les 450 scientifiques et l’objectif 2030, c’est votre serviteur qui l’a proposé, décidé et personne d’autre !".    
 
Selon deux sondages publiés en octobre 2020, la liste EE-LV menée par le conseiller régional Nicolas Thierry, actuel vice-président en charge de l'environnement et de la biodiversité pourrait réunir entre 17 % et 19 % des voix au premier tour. 

En 2015, la candidate écologiste Françoise Coutant n’avait pas passé la barre des 6 %. Nicolas Thierry, par la voix de son attaché de presse, ne souhaite pas commenter la candidature d'Alain Rousset. 

Si pour cette élection, Alain Rousset fait cause commune avec le parti communiste, il sait que le danger peut aussi venir de son aile gauche avec la représentante de la France insoumise à la tête d’une liste avec le NPA. Clémence Guetté, à peine trente ans, mais un CV politique déjà conséquent. 

La jeune femme, originaire de Cerizay dans les Deux-Sèvres est co-responsable de la plateforme programmatique "L'avenir en commun", sur laquelle Jean-Luc Mélenchon basera sa candidature aux futures élections présidentielles.

La division de gauche au premier tour peut profiter à la droite   

Alain Rousset est conscient que son intention de briguer un cinquième mandat dans la plus grande région de France, six millions d'habitants, après 23 ans de présidence, fait sourire et certains y voient un angle d’attaque.
 
Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants, a fustigé l'"usure du pouvoir" du président sortant. L’ancienne maire MoDem de Mont-de-Marsan, qui connaît bien l’hôtel de région pour y avoir siégé plus de 10 ans promet "une région des équilibres" entre "métropoles, villes moyennes et zones rurales" et dépeint Alain Rousset en "grand centralisateur".

"Faut-il répondre à ça ?" s'interroge l'intéressé. "Geneviève Darrieussecq a disparu du territoire depuis cinq ans. Je n’ai jamais su faire de la politique avec des formules ou des petites phrases, j’attends des idées de toutes parts !"

Alain Rousset va également devoir résister aux assauts de Nicolas Florian, l’ancien maire de Bordeaux, jusque-là plutôt discret, qui porte les couleurs du parti Les Républicains (LR). Il devra aussi contrer les ambitions du Rassemblement national. En 2015, le parti de Marine Le Pen avait rassemblé 21,7 % des suffrages au second tour. Sa candidate, Edwige Diaz, prêche pour sa paroisse et compare Alain Rousset à "l’Ancien Monde".
 
"Quand vous êtes enfermé dans le pouvoir depuis autant d’années, vous êtes forcément dans votre tour d’ivoire et déconnecté des réalités".

"Ce serait le mandat de trop, si j’avais perdu la passion, l’amour du métier, et puis s'il n’y avait pas autant de chantiers à faire",  réplique celui qui s'apprête à repartir au combat.

Alain Rousset a bien senti le danger de n'être identifié que comme le candidat sortant. Lui qui se décrit comme un jardinier en politique à bien l’intention de semer ses graines et de mener campagne à l’ancienne sur les marchés. Comme au bon vieux temps !

 

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