Plusieurs milliers de femmes se sont rassemblées à Bordeaux pour manifester à l'occasion de la Journée des droits des femmes. Les manifestantes réclament l'application de l'égalité des salaires et des emplois.
"Ovaires et contre tous", "Mon nom n'est pas salope", "Cherche zizi pour meilleur salaire", sur les panneaux de la manifestation qui se tient à Bordeaux, le ton est donné. Ce vendredi 8 mars, des milliers de femmes défilent dans la capitale girondine pour demander l'application réelle de l'égalité salariale. "Les droits des femmes ne sont jamais acquis. Il est en recul dans de nombreux pays, chez nous, il manque des moyens et de la volonté politique pour les faire appliquer et évoluer", indique Annie Carraretto, présidente du Planning Familial.
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Plusieurs milliers de femmes se sont rassemblées à Bordeaux, Mont-de-Marsan ou encore Bayonne pour manifester à l'occasion de la Journée des droits des femmes.
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©V. Gascouat / France 3 Aquitaine
2% d'entreprises égalitaires
Partis de la place de la Victoire, quelques milliers de manifestants, en majorité des femmes, scandent les messages féministes. Elles se sont réunis vers midi, pour une marche, à l'occasion de la journée des droits des femmes ce vendredi 8 mars, dans les rues de Bordeaux. "Tous ensemble pour l'égalité, avec les femmes du monde entier", chantent les organisateurs, hygiaphone en main.
Dans la foule, des drapeaux palestiniens flottent également. "C'est particulièrement important dans le contexte de la montée à l'international des idées réactionnaires vis-à-vis du droit des femmes. C'est le cas en Russie, en Argentine, mais aussi à Gaza, où un génocide est en cours en Palestine qui touche aussi ces femmes", explique Maïa Jimenez, militante du Poing levé.
En 2024, l'index d'égalité des salaires sur les entreprises de plus de 50 salariés pointent en effet, encore, des disparités. Seuls 2 % d'entre elles ont obtenu le score de 100, soit une égalité effective. 4 % restaient en deçà du score de 75, limite minimale qui impose des mesures correctives sous trois ans.
#DroitsDesFemmes Manifestation en cours cours à Bordeaux dans le centre-ville. Un cortège dense. @franceinfo @F3Regions @Fondationfemmes @ONUFemmes pic.twitter.com/GvHmssL2Ij
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) March 8, 2024
Parmi les revendications, les associations et syndicats demandent une lutte effective contre les discriminations professionnelles, mais aussi l'accès des femmes à tous les emplois, l'égalité des salaires ou encore, le développement de politiques publiques de mode d'accueil de la petite enfance.
Au pied de l'arche de porte de Bourgogne, les féministes vêtues et masquées de noir, fumigène violet en main déroulent une banderole noire. Dessus, les noms et âges des femmes victimes de féminicides qui ont perdu la vie depuis 2017. En 2024, elles sont déjà 11. Face à elle, des militantes allument des bougies.
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Sur la banderole, les noms des femmes tuées par féminicide depuis 2017 sont notés.
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©France 3 Aquitaine
En Gironde, d'autres événements sont organisés. À Bordeaux, l'association les Orchidées Rouges animera un atelier autour du clitoris, avec une conférence autour de la santé sexuelle, mais aussi de l'excision et des mariages forcés. Une soixantaine d'avocats du barreau de Bordeaux proposent toutes la journée des consultations gratuites dans plusieurs villes du département, notamment à Langon, La Teste-de-Buch ou encore Andernos et Bruges.
Rassemblements dans les capitales aquitaines
À Mont-de-Marsan, sur la place centrale de la capitale landaise, les stands des syndicats et des associations se sont installés pour sensibiliser la population. "Aujourd'hui les femmes sont de plus en plus précarisées dans la santé comme la vie quotidienne", explique Géraldine Madounari, secrétaire générale de la CGT à l'hôpital de Dax.
Une chorégraphie était organisée pour dénoncer le sexisme, et les inégalités entre les hommes et les femmes.
Enfin, l'association Team Sama, association féministe landaise a choisi de "renommer" la place de Mont-de-Marsan. "C'est un acte symbolique pour montrer la minoration des femmes dans l'espace public. par exemple, seules 6 % des noms de rues sont des noms de femmes", explique Clémentine Coustet, trésorière de l'association.
Des revendications reprises dans de nombreuses villes d'Aquitaine. D'autres mobilisations sont organisées dans la région, ce vendredi 8 mars. C'est notamment le cas à Bayonne à 18 h, mais aussi à Pau, Agen et Périgueux.