"En trois ou quatre minutes, c'est monté." Inondé par la marée, l'hôpital d'Arès ferme temporairement ses urgences

Après 24 heures de nettoyage et de remise en état, le personnel de l'hôpital d'Ares reste un peu sonné par les inondations dues aux grosses marées. Les urgences ne sont plus assurées. Mardi, les coefficients devraient enfin baisser et laisser souffler le personnel.

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Matthieu Duro était aux premières loges. "À partir de 7 h du matin, on m’a prévenu qu’il pourrait y avoir de l’eau dans le bâtiment. Effectivement, j'ai vu l’eau rentrer dans ma chambre avec des feuilles, du varech". Ce dimanche 11 février, à Arès, il n'est pas le seul patient à être surpris par les fortes marées. L'hôpital Wallerstein, situé au bord du trait de côte, s'est vu inonder en milieu de matinée. Les patients étaient évacués vers les étages supérieurs, tandis que leur chambre prenait l'eau. 

En trois ou quatre minutes, c'est monté. Il y a dû avoir une bonne grosse vague.

Matthieu Duro

Patient de hôpital privé Wallerstein d'Arès

L'eau n'a cessé de monter. "Dans les couloirs, ils avaient bien de l’eau jusqu’au genou", poursuit Matthieu Duro. Le personnel a rapidement évacué les patients vers le 2ᵉ étage, celui des soins ambulatoires, sans pouvoir emprunter les ascenseurs, impactés par l'inondation.  "Moi comme j’étais autonome, j'ai pu me déplacer seul, se souvient Matthieu. Mais d’autres ont été déplacés par les pompiers, les gendarmes à travers les escaliers."

C’était un peu la panique à bord, mais le personnel a été très réactif, n’a pas compté ses heures.

Matthieu Duro

Patient

 "On ne peut pas continuer les opérations"

Ce lundi 12 février, les stigmates sont bien visibles et les conséquences nombreuses pour l’accès au soin. L'eau a pénétré le bâtiment au rez-de-chaussée, où sont installés les services d'urgence et de radiologie. 

"Nos urgences sont fermées jusqu’à minimum ce soir et probablement pour 24 heures" précise Emilie Wilpotte, la directrice des soins de l'hôpital privé Wallerstein d'Arès. "On a eu l’arrêt également de nos services d’imagerie, ce qui nous impacte sur notre activité de chirurgie, puisque certains opérés peuvent avoir besoin d’imagerie. On ne peut donc pas continuer les opérations". 

Renvoi systématique vers les hôpitaux du coin 

Chaque spécialiste de l'hôpital privé renvoie ses patients au gré des coups de fil. C'est ainsi qu'un chirurgien indique avoir renvoyé un patient, victime d'un AVC, vers le CHU de Bordeaux. "On assure notre ligne SMUR, on intervient sur tout le nord bassin à l’extérieur, explique Emilie Wilpote. Mais on ne peut pas prendre en charge les patients qui se présentent spontanément aux urgences. Le service est en train d’être nettoyé de fond en comble. On espère être prêts pour ce soir."

Après le nettoyage, il faut par ailleurs s'assurer que tout le matériel électrifié soit remis en état. C'est ce qui est vérifié avec les spécialistes des scanners, IRM et également ascenseurs.

"Il faut des vrais réels travaux lourds pour stabiliser cette digue"

L'eau a pu monter ce dimanche matin à cause de deux entrées d'eau sur le site de la clinique et au niveau du plan d'eau de St-Brice à 500 mètres de l'hôpital privé.

"Les fortes marées conjuguées au vent ont amené dans les fossés de l’eau de mer. L’eau pluviale n’arrivait pas à sortir et ça a permis à l’eau de mer de rentrer", détaille le maire d'Arès Xavier Daney.

Une nouveauté dans cette ville du Bassin, à laquelle l'élu ne s'attendait pas :  la montée extraordinaire des eaux,  "76 cm de plus que d’habitude". 

L'édile indique avoir pris attaches avec le président du Siba pour pallier ce nouveau phénomène : "On va devoir mettre les moyens pour une bonne fois pour toutes mettre fin à ce phénomène de marées par vent défavorable. Il faut des vrais réels travaux lourds pour stabiliser la digue sur le plan d'eau", poursuit-il. En attendant les travaux, une digue de sable a été aménagée dès dimanche pour éviter de nouvelles inondations.  

 

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