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Enquêtes de Région. Transports en nouvelle-Aquitaine, les trains du quotidien : les rails de la colère

VIDEO.Trains en retard ou annulés, territoires mal desservis ou prix en hausse : les usagers des "trains du quotidien" sont en colère. Votre magazine Enquêtes de Région dresse un état des lieux en Nouvelle Aquitaine de l’offre ferroviaire régionale.

Comment expliquer que la régularité des TER a baissé en 2022 au moment où la fréquentation augmente de 22 % ? Pourquoi les liaisons vers Paris sont-elles vivement critiquées à Bordeaux ou à Limoges ? À quoi pourrait ressembler à l’avenir l’offre ferroviaire en région ? Reportages et invités vous embarquent à bord des trains du quotidien, sur les rails de la colère.

Paris - Limoges : toujours un train de retard

Depuis les années quatre-vingt, c’est la descente aux enfers pour les liaisons SNCF du Limousin. Trains hors d’âge, poussifs, inconfortables, régulièrement en retard, voire supprimés : aujourd’hui les usagers n’en peuvent plus. À Limoges, certaines entreprises voient aussi fuir leurs clients et menacent de quitter la région si la situation ne s’améliore pas. Les travaux se succèdent, mais la situation ne devrait s'améliorer qu'à partir de 2026.

Des trains lents, en retard, irréguliers et inconfortables. Aujourd’hui, avec le Paris-Clermont-Ferrand, la liaison ferroviaire entre Brive, Limoges et Paris est devenue l’une des lignes, sinon la ligne la plus dégradée de France. Même au plus haut sommet de l’État, plus personne ne le nie. En tout cas, pas Clément Beaune, le ministre des transports.  Il concède : "C’est une ligne dont je sais qu’elle est devenue synonyme de galère, de difficultés pour des centaines de milliers de passagers chaque année".

C’est une ligne qui vieillit mal. Elle a été délaissée et elle a créé un sentiment d’abandon.

Clément Beaune, Ministre des transports

Alors sur une ligne POLT de 700 kilomètres, qui traverse 14 départements et qui transporte plus de 2 millions de passagers par an, l’État et SNCF annoncent désormais de gros investissements. Depuis plusieurs années, des travaux massifs sont engagés pour rénover et moderniser la voie. Entre 2018 et 2026, près de 2 milliards d’€ auront été programmés pour améliorer considérablement la qualité de la ligne. Mais en attendant, les travaux sont aussi une source de perturbation et de ralentissement quasi-quotidiens.

  • Le train en Limousin, la galère au quotidien. Relier Paris depuis Limoges demande ½ heure de plus que dans les années 70. À condition que le train ne soit pas en panne ou annulé ! Certaines lignes régionales souffrent aussi d’un manque d’entretien. Toute l’économie d’un territoire est désormais en jeu. Reportage de Pascal Coussy et Nicola Chigot.

Le train face aux défis du transport de demain ? 

Le train moyen de transport de demain ? La question n’a jamais autant été d’actualité et pour cause.

Même après deux siècles d’exploitation sur tous les continents, le train promet encore de nous surprendre. Plus sobre en énergie, disposant de capacité de transport plus importantes et d’un maillage appelé à se développer, le rail est à même de répondre à une bonne partie des défis de notre temps.

Si les industriels du secteur poursuivent leurs recherches pour améliorer, développer et innover, d’autres protagonistes se saisissent également du dossier : comme les collectivités.

La Nouvelle Aquitaine s’apprête notamment à apporter sa pierre. Avec une cinquantaine d’acteurs privés et publics, elle se lance dans la création du Ferrocampus à Saintes en Charente-Maritime sur une partie de l’ancien Technicentre SNCF. Il s’agira, une fois installé, d’un pôle de recherche et de développement destiné à concevoir le "train léger innovant".  Une aventure au long cours qui fédère aussi les lycées professionnels de la région et les entreprises locales.

  • Le train face aux défis du transport de demain. Enquête sur l’industrie ferroviaire qui conçoit les nouvelles technologies et préparent les trains du futur autour d’un pôle d’excellence, le FEROCAMPUS de Saintes. Reportage de Pascal Foucaud et Morgan Plouchart 

Un RER à Bordeaux ? 

Un projet de RER métropolitain a été lancé en décembre 2018 par Alain Juppé, alors maire de Bordeaux et à la tête de la métropole, et Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine. Il est sur les rails depuis 2020. Le concept ? Des lignes directes entre le nord et le sud et entre l'est et l'ouest de la Gironde, sans changement de train en gare de Bordeaux. 

Le projet de RER métropolitain de Bordeaux, ce sont 300 km de rails, 54 gares et 38 000 voyageurs par jour qui pourront prendre un train toutes les demi-heures, avec un billet unique à l’horizon 2030 : c’est l’objectif des élus, une des solutions pour désengorger la métropole. 

Aujourd'hui, la rocade de Bordeaux est totalement saturée aux heures de pointe : 110 000 véhicules l’empruntent chaque jour en semaine ; une tendance qui s’accentue au fil des ans, car la Gironde est le département le plus peuplé de France et accueille 20 000 nouveaux habitants par an. Sur la route, il faut entre une heure et une heure et demie pour parcourir 15 à 20 km. Un quotidien insupportable pour les automobilistes.

Il faudra construire deux nouvelles haltes ferroviaires, moderniser certains tronçons et construire un nouveau quai voyageurs en gare de Bordeaux Saint-Jean. Coût du projet : 690 millions d’euros et selon le patron de la métropole Alain Anziani, la facture finale dépassera le milliard d’euros.

En novembre 2022, Emmanuel Macron a annoncé des RER métropolitains dans dix grandes villes de France, à l’image du RER francilien, "une priorité environnementale", selon le président de la République. Depuis l’annonce présidentielle, les collectivités locales qui financent ce projet avec l’État, espèrent une aide substantielle de l’état qui permettrait d’accélérer le calendrier.  

  • Le RER métropolitain est-il la solution anti-bouchons ? En Gironde, ce projet veut remettre à plat le trafic ferroviaire dans et autour de la métropole bordelaise. Avec la promesse d’un train a minima toutes les demi-heures. Les premiers tests ont débuté Reste à trouver tous les financements... Reportage d'América Lopez et Pauline Juvigny. 

L'enjeu de l'aménagement du territoire

Vincent Dubroca reçoit ses invités dans des lieux emblématiques : Bordeaux où 20 millions de voyageurs transitent chaque année par la gare St Jean et à Limoges, plus belle gare de France 2022. 

Nous vous faisons découvrir les coulisses du fonctionnement des trains du quotidien pour explorer l’organisation du service public des transports, pour expliquer les raisons de cette colère des clients de la SNCF et comprendre les enjeux d’aménagement du territoire liés au réseau ferré.

  • Renaud Lagrave, vice-président Région Nouvelle Aquitaine, en charge des transports et des mobilités
  • Jean-François Martinet, porte-parole Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports
  • Dominique Royoux, professeur de géographie, Université de Poitiers - Laboratoire Ruralités
  • Florent Kunc, directeur régional des gares SNCF de Nouvelle Aquitaine
  • Eric Redonnet, directeur TGV Sud-Ouest

 

Retrouvez Enquêtes de Région en Nouvelle-Aquitaine sur la plateforme France.tv

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