Le marché américain représente 279 millions d'euros à l'export pour les vins de Bordeaux. Derrière Hong-Kong et la Chine. Une hausse des taxes serait certes pénalisante mais les professionnels relativisent. L'écart n'est que de 7 centimes. Ils proposent un rééquilibrage.
"C'est une menace qu'il faut bien-sûr prendre au sérieux" nous dit Fabrice Bernard, le dirigeant de Millesima, une grande maison de négoce bordelaise.
"Maintenant, l'écart d'importation d'une bouteille de vin entre l'Europe et les Etats-Unis n'est que de 7 centimes par bouteille" relativise t-il. "Est-ce qu'il ne vaudrait mieux pas rééquilibrer les taxes entre les deux continents ?"
Accepter de baisser les taxes pour éviter une crise, c'est la position du négociant bordelais face à la menace brandie par Donald Trump hier sur la chaîne CNBC. "La France taxe beaucoup le vin et nous taxons peu le vin français. Ce n'est pas juste, nous allons faire quelque chose pour [rééquilibrer] ça" a t-il déclaré.
En effet les vins français sont taxés, en fonction de leur nature et de leur teneur en alcool, entre 5,3 et 14,9 cents par bouteille.
Alors que les taxes françaises des vins à l'import sont deux fois plus importantes : 11 à 29 cents par bouteille.
Les Etats-Unis, un marché de taille pour les vins de Bordeaux
Le marché américain est friand de grands vins et de grands millésimes.
En 2018, les ventes vers les Etats-Unis ont légèrement baissé en volume (26 millions de bouteilles, - 1%) mais pas en valeur.
Le chiffres d'affaire à l'export s'est élevé à 279 millions d'euros, un bon de 21 % par rapport à l'année précédente.
A titre de comparaison, Hong-Kong a acheté pour 327 millions d'euros de vins de Bordeaux (avec 10 millions de bouteilles seulement) et la Chine 311 millions (avec 58 millions de bouteilles).
La France reste le premier consommateur en volume des vins de Bordeaux (56% des bouteilles écoulées dans l'hexagone).