Le stock de vins de Bordeaux s'accumule sans pouvoir être écoulé. Sur une production d'environ 5,5 millions d'hectolitres, seulement 4,2 millions ont été commercialisés ces douze derniers mois. Du jamais vu dans le bordelais.
"Je n'ai jamais connu cette situation de devoir dire aux viticulteurs qu'on n'est pas capable de vendre leur vin"
témoigne, dépité, Jean Farau, un courtier installé dans le bordelais depuis le début des années 80.
"Pour l'instant on n'est pas capable de vendre du Bordeaux rouge. Et ce n'est pas un problème de prix. Il n'y a pas d'acheteur"
explique t-il.
Un marché "complètement stoppé"
Un témoignage confirmé par Xavier Haure, un viticulteur installé dans le blayais. Il évoque "des voyants au rouge" et "un marché complètement stoppé".
"C'est très inquiétant surtout quand on est en vente 100% négoce comme moi"
Pour lui, l'image des vins de Bordeaux a été écornée par les campagne anti-pesticides et celles contre l'alcoolisme. "Aujourd'hui on le ressent sur le marché" regrette t-il.
Les ventes sont en berne autant en France que sur les marchés à l'export. Et le marché chinois est particulièrement touché.
La chine se tourne vers d'autres marchés
"La Chine est notre deuxième marché après la Belgique" nous dit le directeur du syndicat des Blaye - Côtes de Bordeaux Mickaël Rouyer.
"Sur le marché chinois on est à moins 20% depuis un an" ajoute t-il, "ce sont des complications liées plutôt aux droits de douanes qui nous sont peu favorables et qui sont plutôt à l'avantage des vins australiens et chiliens".
La situation est d'autant plus inquiétante que les cours pourraient tomber à 1000 euros le tonneau, voire moins alors que les côtes de Bordeaux et côtes de Blaye se vendent en moyenne entre 1500 et 1700 euros par tonneau.
Autre problème, il va falloir très vite trouver de la place dans les cuves pour pouvoir stocker, à l'automne, le millésime 2019.
Dans le reportage qui suit nos reporters Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot sont allés à la rencontre des professionnels du vin dans le blayais :