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Extraction de pétrole dans le bassin d’Arcachon : la polémique enfle en Gironde

À Cazaux, 1500 barils de pétrole sont extraits chaque jour.

Sur le site de gisement de Cazaux, à La Teste-de-Buch en Gironde, le premier puits de pétrole a été foré en 1959. Il y en a 59 aujourd'hui, et depuis trois mois, la polémique enfle autour de huit nouveaux forages pétroliers prévus sur le bassin d'Arcachon.

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Un projet de forage contesté, qui a vu se côtoyer dans la même manifestation Greta Thunberg, égérie mondiale de la lutte contre le réchauffement climatique, et le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic. C’était le 11 février dernier.
Si l’opposition ne faiblit pas, la société exploitante des puits de pétrole, Vermilion, se justifie en rappelant que la transition écologique prend du temps.

Symbole versus légalité

Les températures battent des records de chaleur en plein mois de février. Le réchauffement climatique est une réalité que peu de personnes remettent en cause. C’est dans ces conditions que la société canadienne Vermilion a obtenu, fin 2023, l'autorisation de forer huit nouveaux puits de pétrole près du bassin d’Arcachon, une zone exploitée depuis plus de 50 ans. 

Une décision parfaitement légale. La loi Hulot de 2017 n’interdit pas de nouveaux forages sur les concessions existantes. En revanche, cette même loi interdit la recherche de nouveaux gisements d’hydrocarbures et prévoit la fin de toute exploitation en 2040.  

Plus que la quantité de pétrole extraite, c’est le symbole qui heurte : comment envisager la fin des énergies fossiles et, dans le même temps, accorder une autorisation d’exploiter du pétrole (l’un des hydrocarbures responsables des gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique) ?  

 

Ils vont exploiter jusqu’à dernière goutte.

 Bruno Hubert

membre des écocitoyens du bassin

Les opposants au projet ne comprennent tout simplement pas. Manque de sérieux et irresponsabilité", "aberration", les qualificatifs ne manquent pas. Ils font échos aux experts du GIEC qui recommandent de renoncer immédiatement à l'exploitation de 80% des hydrocarbures pour limiter le réchauffement climatique à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle.  

La symbolique est également locale. Le collectif “Stop pétrole bassin d'Arcachon” pointe du doigt un écosystème, le bassin d’Arcachon, fragilisé par le tourisme et surtout ravagé les incendies de 2022. À leurs yeux, l'urgence est d’abord climatique, pas financière. 

Greenwashing or not greenwashing ? 

Du côté de Vermilion, on joue la carte du pragmatisme industriel.  

Pour Pantxika Etcheverry, directrice générale France, ce ne sont pas de nouveaux puits à proprement parler qui vont voir le jour “ce sont des puits intercalaires qui vont être installés sur les installations existantes. “  

Le but est de continuer les investissements pour garder une production stable. Avec un retour sur investissement. Car chaque nouveau puits coûte 6 à 7 millions d’euros, et Vermilion cherche évidemment la rentabilité pour pérenniser ses activités jusqu’en 2040. Et après ?  

La piste de l'hydrogène bas-carbone est étudiée en parallèle des activités pétrolières.Une orientation stratégique qui s’inscrit dans le cadre du plan national énergie climat.

Cette stratégie du pétrolier canadien est-elle juste un argument écologique, autrement dit du greenwashing ? La directrice générale de Cermilion répond là aussi par du pragmatisme :

Tout le monde aimerait penser qu’on peut changer en un claquement de doigt. Sauf que la réalité n’est pas ainsi.

Pantxika Etcheverry

Directrice générale Vermillon France

"Une mutation industrielle se fait en plusieurs années. Pour l’hydrogène, il faut changer les métiers, développer les compétences et il faut savoir que dans le domaine industriel, il ne faut pas moins de 5 à 10 ans. dans la perspective de 2040, c’est maintenant que ça commence.” 

En attendant, Vermillon continue son extraction de 1500 barils par jour sur les sites du bassin d’Arcachon, “un cynisme et un message contradictoire envoyé par le gouvernement qui dit qu’il faut arrêter le pétrole” pour Bruno Hubert, membre des écocitoyens du bassin.

⇒Ici, la carte pointe la zone des puits en projet

 

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