La coqueluche, maladie respiratoire contagieuse, est de retour avec une hausse significative des cas ces dernières semaines en Nouvelle-Aquitaine. L'Agence régionale de santé d'Aquitaine appelle à la vigilance et à la vaccination des femmes enceintes, des bébés et de leur entourage proche.
"Aller, on va piquer !" S'ils restent les plus touchés par la coqueluche, les nourrissons ne sont pourtant pas les seuls à devoir se faire vacciner. Dans un mois, Sylvie Moreau accueillera un nouveau membre dans la famille. Alors avant le grand jour, cette bordelaise a préféré prendre rendez-vous avec son médecin généraliste pour mettre à jour son calendrier vaccinal. "Je suis une future grand-mère donc pour préserver mon petit-fils, je me fais vacciner", glisse-t-elle.
Explosion de cas de coqueluche en Nouvelle-Aquitaine : la vaccination, clé de la prévention ! Comme dans toute la 🇫🇷, la circulation de la coqueluche est en↗️ces derniers mois. Depuis janvier, 51 clusters ont été signalés dans la région, contre aucun en 2023(source @ARS_NAquit pic.twitter.com/22NAngFwRr
— CPAM de la Vienne (@cpam86) August 16, 2024
Reprise de l'épidémie
La coqueluche, cette maladie respiratoire très contagieuse causée par une bactérie, se manifeste sous la forme de "quintes de toux sèches qui ne cèdent pas", dites "chants du coq". Elle peut être mortelle chez le nouveau-né.
En France, 20 bébés en sont décédés depuis le début de l'année. "Le meilleur moyen de les protéger, c'est la vaccination de la femme enceinte au moins un mois avant l'accouchement, de manière à ce que les anticorps qu'elle va avoir à travers le placenta aillent chez l'enfant et le protègent de sa première période de vie jusqu'à sa propre vaccination", précise le médecin généraliste Philippe Seillan. Dans le cas contraire, c'est tout l'entourage du nourrisson qui devra être passé au crible.
En vue de la rentrée scolaire, l'Agence régionale de santé renouvelle donc sa campagne de vaccination dans un contexte de reprise de l'épidémie. En Nouvelle-Aquitaine, 781 cas ont été recensés depuis janvier 2024 contre seulement 22 cas déclarés en 2023. Une augmentation constatée sur le terrain. Dans son cabinet de cinq médecins généralistes, Philippe Seillan observe "une nette recrudescence".
Maladie cyclique
Pour la docteure Sylvie Quelet, médecin référent à l'ARS Nouvelle-Aquitaine, la reprise de l'épidémie peut s'expliquer par la précédente crise du Covid-19. "C'est une maladie cyclique, donc on sait que tous les cinq six ans, on va voir une épidémie de coqueluche, détaille-t-elle. Là, on a eu un intervalle un peu plus long, car le Covid et la coqueluche sont des maladies respiratoires, et donc toutes les mesures barrières pour se protéger du Covid ont permis de se protéger aussi de la coqueluche."
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L'ARS rappelle que "même si le nombre de cas de coqueluche a fortement diminué depuis l’introduction du vaccin, une reprise de la circulation de la bactérie pourrait s’intensifier dans les prochains mois au vu des données épidémiologiques actuelles". Face à la maladie, le meilleur moyen de se protéger et d'éviter "les formes graves" reste aujourd'hui la vaccination, obligatoire depuis 2018 chez les nourrissons à partir de deux mois. Les personnes âgées et certains immunodéprimés font également partie des personnes potentiellement susceptibles de développer formes graves.