En 1979, Alain Catherineau participe à la Fastnet, une course de voile célèbre pour sa difficulté. Pris dans une tempête, il sauvera sept marins anglais. Un geste qui fera de lui le premier "meilleur marin de l’année".
Ce lundi 9 août débute la Fastnet, une course de voile autour des îles britanniques. Il y a quarante-deux ans, le 11 août 1979, les skippers de la Fastnet s’élancent. Parmi eux, Alain Catherineau, un marin bordelais, est à la barre du Lorelei. Il deviendra un héros, en sauvant sept marins.
Sept heures de tempête
Le marin bordelais sera pris, avec les 302 autres bateaux, dans une tempête. Les flots de la Manche et de la mer Celtique sont déchaînés, soufflés par des vents violents.
"On a eu six, sept heures très intenses. Le bateau s’est couché quatre fois. On avait plus de voile ni rien", se souvient Alain Catherineau.
Rapidement, des feux de détresse apparaissent à l’horizon : les skippers sont en danger, leurs bateaux sont endommagés. Le Lorelei se déroute alors de la course pour venir en aide à l’un d’entre eux.
► Retrouvez le reportage de Guillaume Decaix et Taliane Elobo
Sauvetage de quatre marins
Il s’agit du Griffin, un bateau anglais avec à son bord quatre skippers. "Quand on est passé à côté d’eux, il y en a un qui s’est jeté à l’eau, c’était de la folie, raconte Alain Catherineau. On a fait baisser la barre, on a mis le moteur en route et on s’est engagés vers eux. Ça nous a pris une heure, une heure et demie."
Opération réussie pour l’équipage : les marins sont sains et saufs, sur le Lorelei. D’autres n’auront pas eu cette chance. Au cours de cette course, la plus meurtrière de l’histoire, dix-huit marins ont trouvé la mort et vingt-trois bateaux ont coulé.
De nouveau ensemble
Quarante-deux ans plus tard, Alain Catherineau est un héros discret. Malgré un titre de meilleur marin de l’année décerné par l’Angleterre pour avoir sauvé sept skippers au total, l’homme préfère taire son exploit.
À 76 ans, Ie marin bordelais n’a jamais quitté la mer : il a participé à plusieurs Fastnets entouré de ses deux filles. Il devrait remettre prochainement à flots son Lorelei, aujourd’hui sagement installé sur un quai de Bordeaux.