Vendée Globe. "Je n'avais jamais vécu un océan Indien aussi difficile". Après 50 jours, Jean Le Cam trace sa route "en pleine forme"

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Jean Le Cam, approche du Cap Horn et pointe à la 16ᵉ place du classement général. Moral, santé de l'homme et de son bateau, nous avons pu lui poser quelques questions dans la soirée du 31 décembre.

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Il fait 5,7 degrés Celsius à l'extérieur et la mer est à 5°. Aussi expérimenté qu'il soit, après 50 jours de course (au moment de l'entretien) le froid et la fatigue n'épargnent pas Jean Le Cam. Mais rien qui ne puisse déstabiliser le marin.

Nous avons pris quelques nouvelles du skipper du bateau Tout commence en Finistère-Armor Lux, quelques heures avant le passage à la nouvelle année, alors qu'il naviguait en direction du Cap Horn

Avant tout, comment vous sentez vous sur le plan physique à presque 50 jours de course ? Comment va le bateau ?

Jean Le Cam : Je suis en pleine forme ! Parfois, la fatigue prend le dessus après avoir manœuvré sur le pont dans le froid. Il faut rester clairvoyant, ne pas faire d'erreur parce qu'il fait vraiment froid. Je porte plusieurs couches : deux collants, deux paires de chaussettes, un tee-shirt en mérinos, une salopette doublée en polaire. Mais à part ça, ça va ! Et Le bateau va super bien, il est en pleine forme.

Une bonne forme globale, mais cela n'empêche pas Jean Le Cam de subir de gros coups de fatigue, comme il le raconte dans cette vidéo publiée le 31 décembre " Je sors d'un coma du sommeil, du style mon dentifrice ne mousse pas, ma brosse à dents ne rase pas et le ketchup dans le café a du mal à me réveiller ".

Le Roi Jean ne perd pas pour autant le nord et n'oublie pas de souhaiter à tout le monde une bonne année 2025.


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Avec le point Némo [point le plus éloigné de toute terre émergée, NDLR] dans le viseur, comment vivez-vous l’isolement au moment où chacun prend le temps de se retrouver en famille ?

Jean Le Cam : Le point Nemo c'est un repère dont on parle depuis peu de temps. Avant, on ne savait pas ce que c'était. Et c'est devenu un axe de communication qui est très parlant pour le grand public. Pendant des années, on savait qu'il n'y avait personne dans le Pacifique, aucune terre habitée. Ce point Nemo, tout le monde sait maintenant que c'est le point le plus éloigné d'une côte sur la planète.
L'isolement ? J'ai ma femme au téléphone tous les jours. Je connais bien ce que représente la vie à bord, seul, le temps passe vite, je m'organise ! Et je me rattraperai après mon retour.

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Qu’est-ce que représentent l’océan Pacifique et le Cap Horn pour vous?

J.Le Cam : Cette année, il est plutôt paisible, à part une nuit il y a trois jours. C’était l’horreur, le vent passait de 25 à 45 nœuds brutalement. C’était la nuit où je suis passé à proximité d’un obstacle qui aurait pu être un iceberg, j'avais un peu dévié ma route.
Et le Cap Horn ? Et bien, c'est l'endroit où tu tournes à gauche pour remonter aux Sables d'Olonne !

Quels sont les plus moments les plus difficiles que vous avez rencontrés sur ce Vendée Globe jusqu’à présent ?

J.Le Cam : Sans aucun doute, ça a été l'océan Indien ! Il n'y a pas eu un moment de répit pendant près de deux semaines. Les dépressions se sont succédé. Cela a demandé une vigilance permanente, impossible d'être serein, il fallait être en permanence aux aguets pour régler les voiles, choisir le bon cap. Je n'avais jamais vécu un océan Indien aussi difficile.

Comment maintenez-vous votre moral et votre motivation dans des conditions aussi extrêmes ?

J.Le Cam : Je fais ma route ! Je suis concentré totalement sur la marche de mon bateau. Et la vie passe vite à bord ! Entre l'analyse des conditions météo, les choix de route, la surveillance des voiles, se préparer les repas sur le réchaud, fabriquer l'eau douce avec le dessalinisateur (appareil permettant de transformer l'eau de mer en eau douce), ranger le bateau, se réchauffer. La notion du temps n'est pas la même qu'à terre.

Nous souhaitons bon vent au Roi Jean, et un passage du Cap Horn sans encombre. 

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