Le Directeur Général de la Police Nationale convoque devant le conseil de discipline sept policiers impliqués à différents niveaux dans les défaillances précédant le féminicide de Chahinez Daoud par son mari à Mérignac le 4 mai 2021. L'avocat de la famille pointe d'autres responsabilités.
C'est le patron national de la police à Paris qui a pris cette décision la semaine dernière. Et elle va plus loin que les recommandations émises par l'IGPN, la police des polices. Chargée d'enquêter sur d'éventuels disfonctionnements dans les temps qui ont précédé le meurtre de Chahinez Daoud, un jour de mai, devant le domicile familial de Mérignac.
Elle est morte brûlée vive, tuée par son mari violent dont elle était séparée. Il avait déjà été condamné pour des faits de violence conjugale et avait purgé une peine.
L'ensemble de la chaîne, jusqu'à la hiérarchie, concerné
Le Directeur Départemental de la Sécurité Publique de Gironde lui-même fait partie des policiers convoqués. C'est le patron des policiers du département. Donc l'ensemble de la chaîne est concerné par cette convocation. Outre ce haut responsable, un autre commissaire est convoqué, deux officiers et trois gardiens de la paix selon un syndicat de police contacté ce mercredi soir 27 octobre.
Le Sicop, service de presse du Ministère de l'Intérieur, confirme que la police des polices ne préconisait pas de passage devant le conseil de discipline mais des sanctions directes visant les policiers.
"Il y a eu un problème sur l'ensemble de la chaîne. On ne veut pas savoir les erreurs de tel ou tel mais qu'on pointe un disfonctionnement global. " remarque l'avocat bordelais de la famille de Chahinez Daoud, Julien Plouton. "J'ai demandé le rapport d'enquête intégrale de l'Inspection générale de la Police Nationale, je ne peux l'avoir tant que les sanctions ne sont pas tombées." L'avocat entend le verser au dossier instruit à Bordeaux.
L'avocat pointe d'autres responsabilités.
Dans cette affaire, les disfonctionnements ne concernent pas simplement la Police Nationale, mais également les magistrats du Parquet et les services d'insertion et de probation.
Julien Plouton - avocat de la famille de Chahinez DaoudFrance 3 Aquitaine
"Il y a dans ce dossier un manque sidérant de transmission des informations, de communication et de centralisation des informations. Ce qui a conduit à ces manquements, à ces échecs et à l'absence d'interpellation de l'auteur des faits. " poursuit-il.
Pour le syndicat de police Alliance Gironde, " la responsabilité des policiers est donc engagée." Mais le représentant Philippe Dosba précise qu'il faut aller plus loin, en pointant " Tout un enchaînement de choses, y compris la justice." Le syndicaliste dit craindre une sanction lourde " pour l'exemple", retenant que la décision du patron national de la police va plus loin que les recommandations de l'IGPN .