Olivier Véran a annoncé mercredi soir la fermeture des gymnases et des salles de sport où le port du masque n'est pas possible. Clubs et associations ne s'attendaient pas à tel coup d'arrêt alors que les championnats viennent de reprendre. Ils vont devoir s'organiser.
"Pour l'instant on est un peu dans l'expectative, on attend de savoir qui est concerné et à partir de quand". Arnaud Sampaio, salarié du hand-ball club de Bruges, dans l'agglomération de Bordeaux, va devoir s'adapter aux nouvelles mesures et tenter de réorganiser matchs et entraînements. A peine trois semaines après la reprise.
Besoin de se défouler
Le club girondin est l'un des plus importants de Nouvelle-Aquitaine en nombre de licenciés avec près de 500 adhérents de tous âges. "On est déçu, les enfants étaient contents de reprendre, ils s'investissent, c'est dommage" témoigne Ana, coach des U15 filles,"mais c'est vrai qu'on ne peut pas porter le masque en courant et je ne suis pas médecin, mieux vaut être prudents" temporise t-elle.
"Les jeunes ont besoin de bouger, de se défouler. Ils passent huit heures par jour enfermés dans des salles de classe bondées, à devoir porter le masque toute la journée. Ils passent du temps à la maison sur les devoirs et là on va leur dire qu'ils ne pourront plus aller au hand ou au basket !! Ca va poser des problèmes" redoute Caroline, maman de deux adolescents scolarisés en 4e et en 2nde.
Des solutions alternatives ?
Les conditions exactes des fermetures ne seront précisées que dans la journée de vendredi. Fabienne Buccio, la préfète de Gironde, publiera un arrêté et annoncera les détails en conférence de presse après une concertation ce jeudi avec les élus du département.
"C'est clairement problématique de ne pas pouvoir maintenir l'activité alors que les championnats reprennent tout juste. Mais on va essayer de trouver des parades" avance Arnaud Sampaio. "On pourrait faire quelques entraînement en extérieur, du hand sur gazon. Mais j'imagine que tous les clubs vont solliciter la mairie pour pouvoir utiliser les terrains extérieurs, les créneaux vont être limités".
Un peu plus loin, à Mérignac, le club privé de fitness Easy Gym, est lui aussi dans l'attente. "Nous n'avons pas confirmation de la fermeture de la salle pour l'instant". Au sein de l'établissement le protocole a été respecté. Les machines sont espacées, nettoyées deux fois par jour, les utilisateurs doivent passer du désinfectant à chaque usage, le port du masque est obligatoire lors des déplacements. "Ca va être forcément compliqué si on doit encore fermer. Le ministre a parlé de 15 jours. On verra".
L'agacement des élus locaux
Jean Touzeau, le maire socialiste de Lormont, a participé à la réunion de concertation avec la préfecture ce matin. Il en ressort sans savoir quelles décisions seront prises et visiblement très énervé, comme la plupart de ses homologues nous confie t-il.
"On devrait laisser beaucoup plus de liberté aux maires. Nous sommes tout à fait en capacité d'adapter les activités aux exigences sanitaires en lien avec les responsables associatifs et sportifs. Et permettre qu'elles se poursuivent" affirme t-il. Pour cet élu de la rive droite bordelaise, à la tête d'une commune de 22 000 habitants, "la verticalité a ses limites".
Il plaide pour des solutions au cas par cas, "du cousu main". "Nous pouvons tout à fait mettre en place des règles avec telle école de danse ou de musique, définir un fonctionnement avec les associations sportives tout en préservant la sécurité sanitaire de chacun". Pour lui, "normaliser n'est pas la bonne méthode, il faut faire confiance aux maires".
Que va décider la préfète ? "En tous cas elle a pu constater l'agacement des élus" rapporte Jean Touzeau. Il espère avoir été entendu.