Les pluies en continu depuis le mois de novembre ont un effet sur la végétation. Par exemple à Bordeaux, 145 arbres sont tombés depuis la tempête Amélie début novembre. Les racines baignent dans l'eau, les arbres ont du mal à rester debout pour certains.
Pluie sans arrêt + coups de vent = le cocktail qui ne fait pas du bien aux arbres. A Bordeaux, il a même été fatal à un arbre magistral du Jardin public, un pin parasol planté vers 1856 qui s'est retrouvé à terre.
Un arbre emblématique du lieu. Il a résisté à plus d'une tempête mais pas aux effets des fortes précipitations durant ces dernières semaines. Le système racinaire qui n'est pas en profondeur pour les pins a été fragilisé. Il est tombé au petit matin vendredi 12 décembre avec 105 km/h de vent.
Le pin parasol avant sa chute ►
Une hécatombe : 145 arbres tombés ces dernières semaines. Une situation inédite pour Magali Fronzes, adjointe à la mairie en charge des espaces verts. " Cette année, c'est très particulier depuis la tempête Amélie début novembre avec 265 mm d'eau en novembre."
Les sols ne tiennent plus.
Magali Fronzes - adjointe aux espaces verts
Un phénomène observé à Bordeaux et ailleurs. Surtout pour ce type d'arbres. Un pin est tombé au rectorat dans le quartier de Mériadeck, alors qu'il n'y avait pas particulièrement de vent. Les dérèglements climatiques conduisent à ce résultat.
Depuis quelques temps, on observe de très longs épisodes de sécheresse l'été et de très longs épisodes de pluie. Les deux aléas fragilisent les arbres.
Magali Fronzes - adjointe aux espaces verts
Que faire pour enrayer la chute ? Des espèces sont plus sensibles que d'autres à ces aléas. Les pins particulièrement car ils n'ont pas d'ancrage, pas de racine en profondeur. D'où les choix opérés ces dernières années de nouvelles plantations, notamment des espèces méditerranéennes pour faire face aux sécheresses qui les rendent vulnérables.
La forêt de Gascogne est-elle aussi impactée ?
La plus grande partie de la forêt plantée a tenu le coup. Et pour cause. Elle a été décimée en 1999 et 2009 donc les arbres ne sont pas encore trop grands, ils ont été replantés depuis 2003 ou plus récemment encore parfois " Ce sont les 20 ans et plus, les plus hauts, qui sont vulnérables. " explique le responsable forestier Jean-Jacques Heyraud depuis sa forêt du Médoc. La tempête Amélie et les récents coups de vent ont en quelque sorte fait le ménage chez les plus fragiles, sans faire trop de mal.
Pour autant, les sols sont totalement détrempés.
On est en avance de trois mois. Ce sont les sols que l'on voit en février normalement.
Jean-Jacques Heyraud - forestier -
Conséquence : " Ça peut être grave avec des vents à 130/140 km/h. Ça peut faire du dégât" confie-t-il.
Tous les forestiers ont encore en tête la fameuse tempête Martin de 1999 et ses champs de pins au sol dans le Médoc, 2009 et la tempête Klaus et les forêts ruinées des Landes.