La Société Générale a clôturé 27 comptes bancaires appartenant au Front National, dont ceux du FN33. Le compte personnel de Marine Le Pen a également été fermé par la banque HSBC. Les 2 groupes invoquent une décision de nature "exclusivement bancaire" et non politique. Le FN n'est pas du même avis.
"Je reste pantoise", déclare la secrétaire départementale du FN33, Edwige Diaz. Fin octobre, le Front National Gironde a été sommé par la Société Générale de fermer son compte. Il fait partie des 27 comptes du Front National exclus par la banque.
"C'est une fatwa bancaire", dénonçait Marine Le Pen ce mercredi 22 lors d'une conférence de presse. Le compte personnel de la présidente du Front National, hébergé par la banque HSBC, a également été clôturé.
La persécution bancaire devient personnelle : M. Vandeville, patron de la HSBC, me chasse de la banque dont je suis cliente depuis 25 ans.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 22 novembre 2017
Je diffuserai l’enregistrement de la conversation lors de ma conférence de presse à 11h30. MLP
"L'argent est bloqué", indique Edwige Diaz. "On s'est débrouillés avec notre propriétaire, mais on a un loyer à payer, des factures à régler... Je ne sais pas comment on va faire", déplore l'élue.
Selon elle, ce banissement s'explique uniquement par des raisons politiques : "Le système bancaire démontre son mépris à l'égard du Front National", dénonce Mme Diaz dans un communiqué.
Nous avons toujours eu une gestion de père de famille. [...] Nous ne sommes pas moins solvables qu'un autre parti", déclare l'élue.
Pourtant, la Société Générale justifie cette exclusion par une décision "de nature exclusivement bancaire dans le respect des exigences réglementaires, et donc sans aucune considération politique".
Réaction conférence de presse Front National. Les décisions du Groupe Société Générale en matière d'ouverture et fermeture de compte sont de nature exclusivement bancaire dans le respect des exigences réglementaires, sans aucune considération politique. https://t.co/LMKDkIcNZT
— Société Générale (@SocieteGenerale) 22 novembre 2017
Tenu par le secret bancaire, le groupe ne peut motiver plus explicitement ce bannissement. Mais selon Eric Pichet, professeur de finance à la Kedge Business School :
Il n'est pas exclu que la banque soit assignée devant un tribunal pour complicité, si les enquêtes judiciaires mènent à quelque chose.
Enquêtes sur les assistants de députés européens, sur le financement des campagnes, soupçons d'emplois fictifs... le parti fait face à de nombreuses accusations et, selon l'expert, la Société Générale aurait simplement bien pu considérer que le Front National devenait un client à risque.