Que faut-il que le Président annonce ce lundi 10 décembre à 20 heures pour satisfaire les manifestants ? Nous avons posé la question aux représentants des différents partis en Aquitaine.
Les attentes ne manquent pas avant la prise de parole du Président de la République. Ce soir, c'est pour " mieux nous endormir " disent certains rencontrés par nos équipes. Ce qui revient c'est le souhait d'un changement radical de la société.
►Voici ce qu'en pensent les élus des différentes tendances de la région.
La députée LREM de Gironde a réagi ce lundi 10 décembre sur notre plateau à la mi-journée :
Ce message a été vraiment entendu en profondeur par l'ensemble des élus et le Président de la République, j'en suis convaincue."
L'enjeu est ainsi résumé pour la députée : " L'enjeu de ce soir c'est qu'il arrive à parler avec son coeur et à montrer à quel point il se préoccupe des nouveaux visages de la pauvreté, on voit beaucoup de femmes par exemple chez les gilets jaunes, familles monoparentales. "
Alors quelles mesures ?
Et de préciser : " En un jour , il faut des mesures fortes et symboliques, et ensuite s'ensuivront trois mois de concertation et j'appelle les gilets jaunes à se structurer et à venir autour de la table pour se mettre d'accord sur un virage. .Concrètement, on verra ce soir.
Un constat partagé
Les Gilets Jaunes ont été régulièrement mobilisés dans le secteur de Pau. Pour l'élu communiste palois, Olivier Dartigolles, il ne faut pas s'attendre à grand chose ce soir mais il retient deux sujets : " Il faut qu'il prenne pour de vrai la dimension de la situation, la demande de justice sociale et fiscale.
Il reste une passion française pour l'égalité.
Ne pas oublier que la colère et la mobilisation des #GiletsJaunes expriment fortement une demande d’égalité, de justice sociale et fiscale. Si, ce soir, @EmmanuelMacron n’annonce pas une vraie mise à contribution des plus fortunés, tout le reste fera pschitt.
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) 10 décembre 2018
Le représentant communiste attend aussi un changement, celui du " style présidentiel ", un " changement personnel d'Emmanuel Macron " qu'il dépeint par une " verticalité et mépris des classes. " Si Olivier Dartigolles soutient le mouvement, il débat toujours avec la France Insoumise sur le chemin à prendre...
Pour le Parti socialiste, Boris Vallaud, député des Landes, entend chez les gilets jaunes ce " sentiment d'injustice sociale et fiscale. " " J'ai senti l'expression d'une colère au-delà des gilets jaunes depuis longtemps " ajoute-il.
Pour l'élu landais,
On ne lui demande pas de garder le cap, il faut qu'il change de cap.
Boris Vallaud PS : " il faut un changement de cap. Des mesures d'accompagnement ne suffiront pas. Il faut des mesures fortes sur le pouvoir d'achat, les bas salaires, l'ISF..."#giletsjaunes pic.twitter.com/Db9f4A8mhO
— Frédéric Delpech (@fredericdelpech) 10 décembre 2018
Boris Vallaud comme l'élu communiste ajoute aussi sur la personnalité du Président : " Il y a aussi une façon d'être. Les gilets jaunes ont l'impression d'être méprisés. " Les incontournables pour l'élu socialiste : rétablissement de l'ISF et la Flat Tax (*) notamment. " Il y a de quoi redistribuer 25 milliards en pouvoir d'achat " d'après Boris Vallaud.
"Compréhension et empathie " pour Virginie Calmels des LR
L'adjointe à la mairie de Bordeaux attend une réponse empreinte de " compréhension et d'empathie car l'origine est tangible, c'est le ras-le-bol fiscal. " .. " Difficile de vivre de son travail avec 1200 euros par mois "
Comme l'a dit samedi Alain Juppé : " répondre à des attentes légitimes " car pour le maire de Bordeaux " il faut que le désordre cesse."La promesse du en même temps n'a pas été tenue : fin de l'ISF mais il fallait revaloriser le travail, par exemple avec des heures supp. défiscalisées, pourquoi pas augmenter le Smic.
Le rassemblement National se projette sur les élections européennes
Edwige Diaz, élue régionale, qui préside le RN en Gironde " n'attend pas grand chose ce soir." ... " Effets d'annonce, com, pour éviter la déroute "
Le sujet, c'est que c'est un " européiste " convaincu. S'il a décidé la hausse des taxes, c'est pour appliquer une décision européennes. Pour rendre les énergies renouvelables compétitives, on augmente la fiscalité sur l'énergie fossile.
Le discours a déjà un air de campagne pour les élections de juin prochain. Edwige Diaz reste convaincue qu'il s'agit d'une suspension des mesures durant 6 mois, pour calmer le jeu avant les européennes. Ce qui serait positif pour le rassemblement national, ce serait par exemple "une augmentation du Smic" , par quel moyen ? " L'exonération des cotisations sociales pour les TPE et PME, les plus petites entreprises."
" Céder ou partir "
Radicale, la France Insoumise par la voie du député girondin Loïc Prud'homme prend position ce lundi par le biais d'un communiqué :
Une seule chose peut permettre la désescalade : Macron doit céder ou partir. Et s’il part, qu’il cède avant.
L'élu du parti de Jean-Luc Mélenchon, présent lui même samedi à Bordeaux, est toujours en soutien des Gilets Jaunes, comme lors de la journée de mobilisation qui s'est finie en guérilla urbaine.
La réponse doit être en direction du pouvoir d'achat " Il est donc urgent que l’exécutif apporte des réponses concrètes à la vie chère qui asphyxie nos concitoyen.ne.s. "
Ce point de vue des élus reflètent le malaise reconnu par tous, même diagnostic. Alors que la défiance de la classe politique s'exprime fortement sur les barrages encore ce lundi.