Gironde : pourquoi certains ont-ils reçu des masques et d'autres non ?

Alors que le déconfinement a commencé depuis le 11 mai, de nombreux girondins guettent encore l’arrivée des masques, fournis par les communes. Les derniers devraient cependant être livrés lundi 18 mai.

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Retard ou oubli, de nombreux girondins s’interrogent sur l’arrivée des masques à leur domicile. Entre livraison par La Poste et porte-à-porte, les communes s’organisent.


Livraisons postales

Dans Bordeaux Métropole, chaque commune a choisi son mode de livraison. Neuf communes (Bordeaux, Pessac, Mérignac, Bègles, Talence, Villenave d’Ornon, Le Taillan-Médoc, Carbon-Blanc et Blanquefort) ont décidé d’envoyer les masques par La Poste, en se basant sur les taxes d’habitation et les fichiers Insee. Un second fichier, concernant les nouveaux arrivants, a également été élaboré, à partir de celui de La Poste. Une méthode qui devrait couvrir 93% de la population des neuf communes.

“Le porte-à-porte n’est pas envisageable pour ces neuf communes car elles concentrent un trop grand nombre d’habitants. L’envoi postal était la solution la plus efficace pour que tous reçoivent leur masque dans la semaine”, explique Fabien Robert, premier adjoint au maire de Bordeaux.  Un premier envoi a été réalisé aux familles de plus de deux personnes, un second, aux personnes seules et aux foyers de deux personnes et enfin, un troisième envoi, aux nouveaux arrivants. “Chaque série d’envoi a été traitée en simultanée pour les neuf communes. Les derniers envois sont partis de la Métropole, où ils sont mis sous pli, ce mercredi, détaille Bordeaux Métropole. Si lundi vous n’avez pas reçu de masque, il faudra alors se rapprocher de la mairie de sa commune.”

Et si tous les habitants n’ont pas encore reçu leur masque, la raison est simple : les derniers masques ne sont arrivés qu’hier à Bordeaux Métropole et La Poste, du fait d’un mouvement de grève, ne livre que trois jours par semaine. Un retard fâcheux pour les communes, qui espéraient équiper leurs habitants avant le déconfinement. 
 

Pallier les retards

Elles ont tout de même anticipé la situation. Une plateforme commune aux neuf villes a été créée pour permettre aux habitants oubliés de se signaler. Elle sera active jusqu’à samedi 17h. À Pessac, un standard (0 800 393 333) a également été mis en place jusqu’à mercredi prochain pour recenser les personnes qui n’auraient pas reçu leur masque. Même méthode du côté de Talence, où la mairie a constitué un stock de 7000 masques supplémentaires pour compléter les oublis, qui devraient concerner 3950 foyers. Ils seront distribués dès le 18 mai.
Une distribution sera également organisée à la mairie. “Les personnes devront se munir d’un justificatif de domicile pour recevoir leur masque”, alerte la mairie de Talence. Enfin, pour les sans-domicile et les personnes précaires, des masques ont été confectionnés bénévolement par des couturières, avec des kits offerts par la mairie.


Porte-à-porte

Cenon ne faisant pas partie des neufs communes, la ville a distribué elle-même les masques commandés par Bordeaux Métropole. Un choix motivé par la crainte d’un non-respect des délais, avant le 11 mai. Dès le 6 mai, une centaine d’agents de la ville ont donc déposé les premiers masques, dans les boîtes aux lettres des habitants de plus de 75 ans et des personnes fragiles. Une seconde distribution a eu lieu à partir du 8 mai, dans les grands ensembles collectifs, recensés ici. Pour les autres Cenonnais, une distribution était prévue jusqu’au 10 mai dans sept points de collecte. Enfin, une session de rattrapage est organisée jusqu’à mercredi, à l’espace Signoret. “Les personnes doivent venir munies d’une pièce d’identité, d’un livret de famille si besoin et d’un justificatif de domicile, pour éviter les abus”, précise la mairie. Comme les autres communes, la mairie a également mis en place un standard téléphonique, pour répondre aux questions des habitants.

Du côté du Bouscat, le choix s’est porté sur la distribution au cas par cas pour l’ensemble des habitants. Vendredi 8 mai, 25 élus accompagnés de bénévoles ont déposé un masque dans chacun des 12 000 foyers de la commune. Avec la pochette, un courrier indiquant que dès le 10 mai, la veille du déconfinement, un membre du foyer pourrait se rendre, dans les bureaux de vote de la ville pour venir chercher les masques complémentaires pour le reste de sa famille. “L’idée c’est d’éviter l’attroupement. Une personne du foyer, alors équipée du masque reçu, peut se rendre au point de collecte indiqué pour récupérer le nombre de masques nécessaires à son foyer”, explique la mairie. Au total, ce sont près de 20 500 masques qui ont été distribués aux Bouscatais en trois jours. Pour les retardataires ou les personnes ne pouvant pas se déplacer, une permanence est mise à disposition jusqu’à dimanche et des livraisons à domicile sont également envisageables, en contactant la mairie. 
 

Des communes qui prennent les devants

De son côté, le département a réalisé une commande indépendante avec des fournisseurs différents de ceux démarchés par la Métropole. Une commande d’1,2 millions de masques fabriqués entre autres en Moselle, dans les Vosges et au Viêt-Nam.

Comme pour l’ensemble des communes du département hors Bordeaux Métropole, Libourne bénéficie de ce programme de distribution. Néanmoins, la Cali (Communauté d’agglomération du Libournais) a choisi de lancer la fabrication de 100 000 masques supplémentaires. “Nous avons fait le pari de commander à une entreprise locale un stock de masques complémentaire à celui fourni par le département. Dans un cas comme dans l’autre, ils sont réutilisables oui, mais pas à l’infini, donc autant donner la possibilité aux habitants des 45 communes de la Cali d’en avoir sous la main”, justifie la mairie. 

Depuis le 7 mai et jusqu’à vendredi soir, l’ensemble des rues de Libourne auront été fournies en masque homologués. Des équipes de bénévoles font du porte-à-porte, pour assurer la distribution en main propre ou bien laisser un avis de passage. Deuxième solution : se rendre dans l’un des quatre points de retrait dont un au format drive pour récupérer son masque. Le même dispositif sera mis en place pour les masques livrés par le département. 
 

Filière française

Réutilisables 30 à 50 fois, la question d’une deuxième vague de masques à fournir viendra se poser tôt ou tard. Si ceux distribués cette semaine sont gratuits et homologués aux normes AFNOR, les communes ne pourront pas assumer le coût d’une production sur le long terme. La stratégie de maintien des stocks s’est alors posée, dont le choix des lieux de fabrication.“80% des masques distribués par Bordeaux Métropole sont français. Ils sont produits ici en Gironde à la Teste-de-Buch, en Charente ou encore en région lyonnaise. Nous essayons de développer les filières locales pour prendre la suite sur les commandes de l’été”, explique Fabien Robert. 

Plusieurs associations et commerces se sont d’ores et déjà lancées dans la confection de masques pour les mois à venir, qui seront cette fois, en vente directe.  


 
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