Gironde : distanciel ou retour intégral en classe, élèves et parents dénoncent des inégalités entre lycées

Présentiel ou distanciel : en Gironde, les lycées n’ont pas tous adopté la même organisation. Si certains sont tous les jours en classe, ce n’est pas le cas partout. Une inégalité, pour les lycéens et leurs parents.

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Des cours en classe, un jour sur deux, c’est le quotidien des élèves du lycée Montesquieu à Bordeaux depuis novembre. Une alternance entre distanciel et présentiel qui réjouit certains. “On peut mieux s’organiser avec des travaux à la maison et on approfondit plus les sujets en demi-groupe”, explique une élève de terminale. 

Démobilisation 

Si certains ont trouvé un rythme de croisière, d’autres peinent encore à rester motivés. “Quand on est à la maison, on peut se coucher plus tard et parfois, on décroche le lendemain”, concède un autre élève. Ces démotivations, professeurs et parents d’élèves les constatent au quotidien.

Ce ne sont pas toujours des élèves en difficulté. Ce sont surtout des élèves qui n’ont pas de suivi familial, lors des phases en distanciel.

Stéphanie Anfray, présidente de la FCPE fédération des parents d'élèves de Gironde

Car c’est en réalité à distance que le bât blesse. Un manque que tentent de pallier les professeurs, sur les moments en classe. “On ralentit le rythme par rapport à d’habitude, mais il y a aussi des conséquences positives comme l’accompagnement plus personnalisé, une meilleure concentration en classe”, positive Hélène Allain, professeure de lettres.

Des difficultés également liées à la charge de travail, parfois inégale. “Les professeurs ne se concertent pas toujours et les élèves peuvent se retrouver avec une charge énorme de devoirs. De la même façon, les exigences ont augmenté dans certaines spécialités, comme les maths, qui créent de vraies inquiétudes”, précise Stéphanie Anfray.

Et l’année prochaine ? 

Si les inégalités entre élèves se creusent, celles entre lycées sont également pointées du doigt, notamment par les élèves. “Notre problème, c’est le décalage au niveau des spécialités. Nous, on est à moitié en distanciel donc on a forcément moins de cours que ceux qui sont en présentiel. On a peur qu’ils soient favorisés par les écoles et les prépas”, explique un élève. 

Cette crainte, ils la partagent en famille. En février, la FCPE du lycée Montesquieu a diffusé un sondage aux parents. Selon leurs résultats, 68% des parents interrogés souhaiteraient le retour de leur enfant en présentiel. “Nous avons interpellé l’administration pour faire des aménagements mais il n’y a pas ou peu eu de mesures. Le bac est dans trois mois et ce système ne permet pas de compenser la perte des cours”, explique Christophe Piganeau, porte-parole de la FCPE de Montesquieu.

Des alertes entendues par le lycée : un retour progressif en cours complet a été enclenché. “Depuis lundi, les cours de philo sont en classe entière, et ce sera le cas des cours de spécialité dès la semaine prochaine. Nous sommes restés sur cette organisation après avoir évalué la situation sanitaire dans le département. Nous privilégions toujours la prudence pour éviter une explosion des contaminations”, explique Christophe Fontenier, proviseur adjoint du lycée Montesquieu.

Aujourd'hui, seuls les lycées de Bazas dans le sud Gironde et Montaigne, dans le centre-ville de Bordeaux, ont rouvert leurs portes à l'intégralité des élèves.

Unifier les rythmes

Pour la FCPE de la Gironde, plus qu’un retour pour tous en présentiel, il faut unifier les méthodes. “Tous les lycées ne peuvent pas, pour des raisons d’infrastructures ou de restauration scolaire, accueillir tous leurs élèves. C’est pour cela que nous ne demandons pas forcément un retour en présentiel partout mais une forme d’équité, entre les lycées, avec l’adoption d’une même organisation, pour tous”, explique Stéphanie Anfray, présidente de la FCPE de Gironde. 

Autre piste avancée par la FCPE et les professeurs : un allègement des programmes pour les évaluations. “Les E3C ont été annulées et l’oral de français a été allégé. Mais nous avons les mêmes problèmes pour les autres examens. C’est anxiogène tant pour les élèves que pour nous”, rappelle Hélène Allain, professeure de lettres. 

A trois mois du bac, les élèves l’avouent : ils croisent désormais les doigts pour une amélioration de la situation sanitaire, pour enfin retrouver les bancs du lycée.

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