C'est une méthode contestée par la Défenseure des droits. Un enfant de 7 ans a été raccompagné chez lui par un policier municipal. En cause : les impayés de la cantine, 800 euros dus depuis 2019 par la maman qui dénonce le sort fait à son fils.
La polémique enfle, cette fois c'est la Défenseure des droits qui monte au créneau. Elle s'est "saisie d'office" afin d'enquêter sur la situation d'un enfant de 7 ans exclu de sa cantine scolaire à Saint-Médard-de-Guizières (Gironde) en raison de factures impayées, près de 900 euros, dus depuis deux ans et demi par la maman de l'enfant.
"Les enfants doivent être laissés à l'écart des conflits entre leurs parents et l'administration", a rappelé la Défenseure des droits, Claire Hédon, dans un communiqué.
"C'est une atteinte fondamentale aux droits de l'enfant. L'intérêt de l'enfant doit primer en toutes cirsconstances, en aucun cas un enfant ne doit être humilié. " a-t-elle déclaré chez nos confrères de France Bleu Gironde ce mardi matin 14 septembre.
L'enfant avait été raccompagné chez lui jeudi à l'heure du déjeuner par un policier municipal. Sa maman reconnaît les impayés mais Chirley Raymond n'apprécie pas la méthode :" Je conteste pas la dette, je conteste pas que je suis en tort, je conteste pas tout ça. Sur le fait on est d'accord. Je conteste la méthode utilisée pour s'en prendre à moi à travers mon fils de 7 ans qui n'a rien demandé. "
Quand le policier est venu, avec bienveillance, ce sont les élèves qui criaient "en prison, en prison. Mettez les sirènes", des dialogues d'enfants qui ont fait du mal.
Une version contestée par la maire de la commune Mireille Conte Jaubert, maire de Saint-Médard-de-Guizières. " C'est un agent municipal qui l'a amené au policier municipal en lui disant que sa maman avait oublié de lui dire qu'il ne restait pas à la cantine et qu'elle avait demandé au policier municipal de le ramener à la maison, ce en quoi l'enfant est parti très content dans la voiture du policier municipal. Y a rien eu de traumatisant. "
Les impayés pour la cantine représentent 17 000 euros pour la commune. La maman de l'enfant est la seule parmi la soixante de parents à ne pas vouloir régulariser sa situation d'après l'élue.
J'assume totalement ce que j'ai fait, la dette vis-à-vis de la collectivité. La cantine n'est pas un dû.
Des gens désireux de payer la dette de Charley se sont manifestés auprès de la mairie.
Une enquête va donc être diligentée par le Défenseur des droits. Dans un rapport publié en juin 2019, le Défenseur des droits avait déjà appelé à "bannir la pratique du "déjeuner humiliant" visant à servir aux enfants des menus différenciés afin de faire pression sur les parents et ne pas recourir aux exclusions".
Le reportage dans la commune lundi 13 septembre>