Relégables avant la réception de Nice au Matmut Atlantique ce dimanche 1er mai, les Girondins de Bordeaux doivent absolument faire un résultat à domicile pour se donner une dernière chance de croire à un maintien miraculeux. Le capitaine bordelais Joshua Guilavogui se confie.
« C’est un match à la vie à la mort, contre Nice dimanche. Avez-vous la sensation que vous êtes dos au mur ? »
A la vie à la mort, on peut le voir comme ça ! Parce qu’à la vie, ça représenterait trois points qui nous aiderons et qui nous laisserons en vie pour les trois derniers matchs. Et à la mort, parce qu’on sait aussi qu’avec le temps, il y aura de moins en moins d’opportunités pour accrocher cette place de barragiste et peut-être même la dix-septième place.
On s’est retrouvé dos au mur plusieurs fois déjà dans la saison mais aujourd’hui plus que jamais, oui !
« Comment aborder ce match contre Nice ? On sait que c’est une équipe très forte en contre. Faut-il essayer de l’emballer et mettre de la folie ou, au contraire, être patient, alors que vous devez gagner à tout prix ?
Honnêtement, je pense qu’il y a pas de solution miracle. Il va falloir faire un grand match. Si on doit gagner à la dernière minute, on gagnera à la dernière minute.
Mais quand on affronte une équipe comme ça, dans notre position, on ne peut pas se permettre le luxe de se dire qu’on va essayer de les contrer ou qu'on va jouer super bien avec 70% de possession et qu'on ira ensuite marquer un but. Non !
On est en train de les analyser, on va jouer sur nos points forts et essayer d’être costaud lorsque Nice aura des moments forts.
« Est-ce que vous pouvez nous dire, ou dire aux supporters, que les choses vont être différentes contre Nice et que vous allez chercher cette victoire qui peut tout changer ? »
Il va falloir qu’on s’appuie sur ce qu’on a fait de bien contre Saint-Étienne et contre Nantes. C’est-à-dire ce début de match où on arrive à marquer et où on va ensuite chercher ce deuxième but.
C’est une problématique nouvelle. Avant on n'arrivait pas à marquer de buts. Maintenant on marque, on mène (voire de deux buts) mais on n'arrive pas encore à garder ce score. Quand on gagne 2-0 et que l’adversaire met le 2-1, on est toujours devant, tout va encore très très bien. C’est à nous justement de pouvoir gérer ce temps fort de l’adversaire, de faire le dos rond et de savoir subir, tout en étant costaud défensivement. Et ça, on arrive pas encore à le faire. C’est vraiment dommage !
On a du mal surtout à gérer nos temps faibles et c’est là qu’on aura besoin du public parce qu'il joue un rôle très important. Il a toujours été derrière nous et maintenant on se doit de prendre cette victoire à domicile.
« Qu’est-ce que vous avez mis en place dans le groupe, avec votre expérience, en tant que capitaine, pour essayer de participer à la « mission sauvetage » ? »
On sort de grandes réunions où on essaye de trouver les mots et je pense que pour la plupart, nous avons la même vision.
Il faut qu’on fasse preuve de beaucoup plus de courage. Même lorsque l’adversaire a un temps fort, il faut rester sur notre plan de jeu, ne pas se mettre qu'à défendre et ne plus attaquer. Parce qu’au bout d’un moment, vu qu’on est friable, on concède des buts. Je pense que c’est une volonté commune.
Ce sont des petites choses qui au quotidien font que la vie de groupe doit s’améliorer. Vous savez, quand un groupe vit bien, ça se voit sur le terrain. Je suis vraiment désolé, ça ne se traduit pas encore en nombre de points, mais on s’est amélioré. Y’a pas beaucoup de monde qui nous voyait mener 2-0 contre Saint-Étienne au bout de vingt-cinq minutes de jeu et à Nantes! Malheureusement à la fin, on n’y arrive pas. On pense plus à perdre le match qu’à se dire : on est en train de le gagner.
« Vous êtes confiants pour le maintien ? »
Oui bien sûr. On se doit d’y croire, y’a encore des points à prendre.
Dans ces moments, nous sommes les premiers malheureux. Ce sont des scénarios tragiques et c’est un réel traumatisme cet ascenseur émotionnel. L’après-match de Saint-Étienne a été difficile, on pensait avoir fait le plus dur. Et après contre Nantes, on se dit que c’est bon, que ça retourne en notre faveur et finalement on perd le match.
Pour ma part, j’ai vécu un lundi catastrophique mais c’est le football, faut l’accepter. Et le football réserve parfois de très belles surprises : on se doit d’y croire jusqu’à la fin !