Les Girondins renoncent à leur statut professionnel. C’est l’annonce faite par le club à la fédération Française de Football (FFF) ce jeudi 25 juillet, moins d'une semaine avant l’audition devant la DNCG. Le club possédait ce statut depuis 1937.
La fin est désormais inéluctable. Selon une information révélée par Sud-Ouest, les Girondins de Bordeaux renoncent à leur statut professionnel. L’annonce a été faite, ce jeudi 25 juillet, auprès de la fédération française de football (FFF). De son côté, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic a réagi en témoignant sa " consternation" concernant une "décision soudaine autant que personnelle de Gérard Lopez".
Colère et désarroi
Quelques heures plus tôt, le champion du monde et ancien footballeur des Girondins, Bixente Lizarrazu avait fustigé le président du club, Gérard Lopez. "Et je lis que Gerard Lopez compte rester président et propriétaire…? sérieux…? Avant toute chose, ce monsieur doit disparaitre de Bordeaux et de notre cher sud ouest. À partir de là, peut être qu'un projet de reconstruction pérenne pourra s'enclencher", indiquait, sur Instagram, Bixente Lizarazu.
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Ce jeudi soir, le maire de Bordeaux a rejoint les propos de l'ancien joueur, dénonçant "des choix de gestion hasardeux qui ont amené en trois saisons notre club qui évoluait dans l’élite de la L1 au niveau amateur, en N2."
L'édile de Bordeaux regrette notamment "la disparition du centre de formation" et présage des "conséquences funestes". "Le président, encore en exercice, sacrifie ce qui fait l’essence même du FCGB, et son meilleur ancrage local", explique Pierre Hurmic.
Fin du centre de formation
Sur le fil depuis plusieurs semaines, après l’annonce de leur relégation provisoire en national, les Girondins n’ont pas souhaité attendre l’ultime audition devant la DNCG, prévue le 1ᵉʳ août. Le rendez-vous aurait donc été annulé.
Pourtant, cette relégation en national aurait pu permettre au club de conserver son statut professionnel pendant deux saisons. Le club au scapulaire et son président, Gérard Lopez en ont décidé autrement.
Un choix qui s’expliquerait par des raisons économiques. En abandonnant leur statut professionnel, les Girondins rompent automatiquement tous les contrats de joueurs. Une bascule qui entraîne également la perte de l’agrément du centre de formation.
Une situation relativement similaire à ce qui aurait pu se passer, détaille Sud-Ouest, si la relégation en national 2 avait été confirmée par la DNCG, le 1ᵉʳ août. Mais en prenant les devants, le club évite un hypothétique engagement en National 1 et ainsi de négocier avec chacun des joueurs une libération anticipée.
Redressement judiciaire ou liquidation
Prochaine étape du triste parcours du club, mardi 30 juillet, le club se rendra au tribunal de commerce de bordeaux pour demander un redressement judiciaire qui permettra de geler l’ensemble de leurs 90 millions d’euros de dettes.
Restera alors à statuer sur le personnel administratif. Un plan social menace depuis plusieurs mois les 150 employés du club. "Pourtant, des multiples contacts que j’ai depuis plusieurs jours me confirment que d’autres options étaient et seraient encore possibles pour sauver le club", avance pourtant le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. "Elles doivent pouvoir être présentées au Tribunal de commerce puis aux instances de régulation du football français."
En précipitant la chute du club, cette décision laisse dans le désarroi salariés, joueurs, jeunes en formation, et tant de supporters fidèles.
Pierre Hurmic,Maire de Bordeaux
Le message du maire de Bordeaux se veut sans détour. "Si la gouvernance actuelle n’a plus le ressort, les moyens, l’envie de défendre avec énergie la survie de notre club centenaire, patrimoine commun de notre territoire, alors, elle doit en tirer toutes les conséquences", indique Pierre Hurmic.
Le président du club, Gérard Lopez doit désormais présenter un budget pour la saison prochaine qui sera ensuite validé par le tribunal. En cas de refus, le tribunal pourra saisir le club pour demander une liquidation.