Girondins de Bordeaux. Un millier d'adhésions en 48 heures, 80 000 euros récoltés : rencontre avec les supporters qui veulent sauver leur club

En moins de 48 heures, un millier d'adhérents a rejoint les "Girondins-Socios" et 80 000 euros de dons ont été récoltés. Un soutien important pour les deux supporters à l'initiative de ce projet, qui visent à rendre au club bordelais sa place de premier plan dans le football français.

Ils le décrivent comme "un projet fou". Celui de cinq supporters âgés de 35 à 56 ans qui, à côté de leur travail d'avocat, de chef d'entreprise ou de photographe, luttent pour sauver leur club de cœur : les Girondins de Bordeaux.

Car les Marines et Blancs ont été officiellement relégués en National 2, à la suite de la décision du Conseil National Olympique et Sportif français (CNOSF) rendue le vendredi 16 août. Une situation intenable, face à laquelle ils ont relancé l'association des Girondins-Socios.

Toutes ces adhésions, c'était inespéré.

Lionel Lagrange

Supporter des Girondins de Bordeaux, à l'initiative des Girondins-Socios

"Notre but, c'est d'être les plus nombreux possible, explique Lionel Lagrange, membre fondateur des Girondins-Socios. Parce que plus on est nombreux, plus on deviendra incontournable à la table des négociations, espère celui qui dit vivre et manger Girondins. On ne pourra plus nous mettre à l'écart". Bien que récente, leur stratégie semble déjà porter ses fruits. En moins de 48 heures, le club des cinq a été rejoint par plus d'un millier d'adhérents. Autant d'adhésions qui ont permis, pour le moment, de réunir 79 000 euros. 

Le modèle du football moderne ne fonctionne plus. Aujourd'hui, une autre voie est possible.

Lionel Lagrange

Supporter des Girondins de Bordeaux, à l'initiative des Girondins-Socios

Derrière les sommes d'argent récoltées pour contribuer au rétablissement financier du club, les Girondins-Socios cherchent plus largement une présence au sein des espaces de décision. "L'idée, c'est d'entrer au capital du club. C'est-à-dire avoir des représentants de supporters à la table du conseil d'administration", précise Lionel Lagrange, attaché au club bordelais depuis sa petite enfance. Celui qui garde précieusement un maillot Panzani des Girondins daté de 1992, poursuit : "Être au conseil nous permettrait d'étudier et de valider ou non les projets des futurs repreneurs."

Entrer au capital du club est aussi une manière, pour les Socios, de s'assurer un droit à l'information. "Tout n'est pas transparent. Il faut bannir les bruits de couloirs et les on-dit", souffle François Ciliento, l'un des cinq membres fondateurs des Girondins-Socios. Lui mise tout sur la collaboration : "On pourrait se rapprocher de Bordeaux Métropole, ou bien du conseil régional", prend-il pour exemple, déterminé à envisager toutes les solutions qui permettraient aux Girondins de Bordeaux de retrouver leur "aura" d'antan.

Deux scénarios envisagés

Les cinq supporters se sont aussi penchés sur l'organisation du travail à l'année, qui passerait par la tenue de plusieurs commissions de travail. Celles-ci porteraient sur différentes problématiques, à l'image de la formation, des équipes féminines, des infrastructures ou des relations publiques. François Ciliento précise, pour exemple : "On pourrait imposer au club de choisir ses joueurs parmi ceux du centre de formation, avance l'avocat au barreau de Libourne. Cela éviterait de former des pépites qui seraient rachetées, comme par le passé, par d'autres clubs sans avoir fait bénéficier les Girondins."

Lire aussi : Girondins de Bordeaux. "Nous n'en pouvons plus de souffrir". Définitivement rétrogradé en National 2 par le CNOSF, le club veut se "'reconstruire"

Pour l'heure, les membres fondateurs des Girondins-Socios espèrent encore attirer de nouveaux adhérents. Dans l'attente d'une éventuelle intégration au capital, deux scénarios sont envisagés. "Il y a celui de la catastrophe, prévient François Ciliento. C'est celui de la liquidation judiciaire. Puis il y a l'autre, plus probable, qui est celui de l'entrée au capital au côté d'un financeur privé qui rachèterait les parts de Gérard Lopez", conclut-il, avec espoir. 

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