Alors qu'un compromis semble avoir été trouvé vendredi entre l'Etat et Ufap-Unsa, la déception demeure chez certains gardiens pour qui la mobilisation des ces derniers jours n'a pas réellement porté ses fruits.

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Ce matin la maison d'arrêt girondine faisait partie des sept établissements en France encore touchés par la mouvement des surveillants. Dans les prisons un quasi-retour à la normale aurait été observé selon la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

Officiellement ils sont en arrête maladie. Les gardiens de prison n'ont pas le droit de grève. Mais ce matin certains bloquaient encore l'accès à la maison d'arrêt de Gradignan près de Bordeaux. Au total, sur les 14 surveillants "attendus" cette nuit, 4 seulement étaient au travail. Et ceux qui ont repris, l'ont souvent fait avec regret.

Ce matin, les extractions et transfèrements de prisonniers étaient donc à nouveau compliqués. Le fonctionnement de la maison d'arrêt a été perturbé : activités et ateliers n'étaient pas assurés normalement. Mais dans la matinée les quelques personnes qui bloquaient l'accès ont été délogées par les forces de l'ordre.

Car, à les écouter, c'est bien l'amertume qui prédomine. Vendredi le syndicat majoritaire Ufap-Unsa a accepté les propositions de la ministre de la Justice. Ce projet d'accord, prévoit une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour les indemnités, des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés et renforcer la sécurité des agents, et la création de 1.100 emplois supplémentaires.

Ces propositions ont en revanche été refusées par les deux autres syndicats représentatifs, FO et la CGT, mais la ministre de la justice, Nicole Belloubet a déjà averti qu'elle n'irait pas plus loin. "J'ai mis des propositions sur la table, elles sont claires, nettes et définitives", a-t-elle déclaré.

Certains ont donc repris le travail ce matin à Bordeaux mais souvent la mort dans l'âme. C'est le cas de Françoise Maybon, secrétaire adjointe de la CGT. Elle est extrêmement déçue et a le sentiment d'avoir été lâchée par le syndicat majoritaire.

"Je pensais qu'on gagnerais plus. On a été trahis par l'UFAP, faut pas se leurrer (...). On va créer emplois, ça va pas suffire à compléter ce qui manque dans tous les établissements" regrette la surveillante.

A la maison d'arrêt de Gradignan le taux de remplissage est de 170% : on compte plus de 700 détenus pour 410 places.

Écoutez Françoise Maybon, secrétaire adjointe de la CGT, au micro de Cendrine Albot et Sylvie Tuscq-Mounet :

 

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