Gradignan : quand les surveillants de prison se mettent en arrêt maladie

Alors que le mouvement de colère se poursuit dans de nombreux établissements pénitentiaires, de plus en plus d'agents, qui ne disposent pas de droit de grève, optent pour des arrêts à maladie. A Gradignan en Gironde, ils sont 112, sur 262 au total, à être arrêtés par un médecin.

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Depuis déjà onze jours, de nombreuses prisons, maisons d'arrêt ou centres de détention sont bloquées un peu partout en France. La raison : des surveillants, en grève, qui empêchent l'accès ou la sortie des établissements, bloquent le ravitaillement ou encore les parloirs. Ils réclament de meilleures conditions de travail. Les négociations entamées avec la Chancellerie ont, à ce jour, toutes échoué.
 
 

Pas de droit de grève pour les surveillants

Mais ces derniers, soumis à un statut spécial, n'ont pas le droit de grève. Dans un courrier en date du 24 janvier, le directeur de l'administration pénitentiaire a rappelé les sanctions encourues par les surveillants grévistes : des jours de suspensions, ferme ou avec sursis.
 
Pour éviter ces sanctions, de nombreux agents ont opté pour l'arrêt maladie. A Pau, ils étaient une cinquantaine en début de semaine. A Gradignan en Gironde, sur les 263 surveillants, ils sont 67 à s'être signalés en arrêt maladie. Beaucoup expriment ainsi un mal être et une sensation de burn out, et essaient par ce biais de se faire entendre par leur direction.
 
 

Le chef d'établissement les appelle  chez eux pour leur mettre la pression

 
 
Mais pour Hubert Gratraud,, délégué syndical au centre pénitentiaire de Gradignan, la direction ne prend pas la mesure de cette souffrance. "Le chef d'établissement les appelle chez eux, à leur domicile, pour leur mettre la pression alors qu'ils sont en arrêt maladie. Ils ne sont pas en arrêt par complaisance, il y a une bonne raison", regrette-t-il.
A Gradignan, les absents, sont aujourd'hui remplacés par des membres de la direction, par l'encadrement, parfois détaché d'autres établissements.
 
 

La détention est pacifiée par les distributions de tabac

Mais Hubert Gratraud, lui, ne cache pas son inquiétude quant à l'insécurité de l'établissement, et décrit une situation "explosive".
 
"On ne peut pas éternellement cacher la vérité au préfet de région, et dire que tout va bien, alors que la détention est pacifiée par les distributions de tabac, par les cantines, et autres.… , assure-t-il.
Hier, un membre de la direction s'est retrouvé seul à faire remonter, de la promenade une centaine de détenus dans chaque cour de promenade. La sécurité n'existe plus là."  
 
 

Voir le reportage de France 3 Aquitaine
 



Mille quatre cent euros bruts

Hubert Gratraud demande des moyens, de la sécurité et de meilleurs salaires. "Tout est lié. Si on veut recruter du personnel pour remplacer les départs à la retraite et les mises à dispositions, ce n'est pas en proposant 1 400 euros brut à quelqu'un que vous allez recruter du personnel"
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