Transmission des informations aux élèves, préparation de mots d'excuse pour justifier leur absence, négociations avec les parents... Les lycéens de Bordeaux et de ses environs préparent leur mobilisation en vue de la grève scolaire pour le climat, prévue vendredi 15 mars.
C'est sa première manifestation. Titouan, 17 ans, élève de Terminale scientifique du lycée Camille Jullian, à Bordeaux est particulièrement mobilisé pour ce vendredi 15 mars.
Un appel des jeunes pour une "grève mondiale" a été lancé, et passera, entre autres par Bordeaux. Il invite les jeunes lycéens, collégiens et étudiants à participer à divers rassemblements à Bordeaux, dont une marche, un pique-nique "zéro dechets", et un moment de débat et d'échanges.
Référent de son lycée
Titouan fait partie de ces lycéens qui non seulement participeront à la marche mais qui se sont également investis auprès de Fridays future for Bordeaux. En quelques jours il est devenu référent dans son lycée, et partage les informations concernant l'événement de vendredi auprès des élèves de son établissement."J'ai découvert leur page sur Intagram je me suis abonné, et j'ai pris contact avec eux, résume-t-il. Le lycéen, qui se dit "sensible aux questions environnementales" espère pouvoir poursuivre son engagement après la mobilisation du 15 mars, dans une association, ou en menant des actions dans son lycée.
Je me suis dit que ce genre de manifestation pouvait être intéressant. Réfléchir sur le climat, être un acteur du monde…
"J'ai eu envie de montrer que les jeunes se souciaient de ces questions. On n'est pas responsables de ce réchauffement, on a grandi avec.
Et pourtant, si ça se trouve dans vingt ou cinquante ans, on sera contraints de totalement changer notre mode de vie. On veut faire tout notre possible pour lutter contre ça".
Sécher les cours
Les élèves qui participeront au Fridays For future sècheront les cours, à l'image de Greta Thunberg, une jeune militante suédoise qui est restée assise devant le Parlement suédois au lieu d'aller en classe, pour inciter le gouvernement suédois à réduire ses émissions de carbone.
C'est en cours d'anglais, grâce à son professeur, que Titouan a découvert le parcours de la jeune militante.
"Les profs ne nous encouragent pas ouvertement"
Mais tous les professeurs ne sont pas favorables à l'initiative. "Certains nous encouragent, d'autres refusent d'aborder le sujet, explique Titouan, selon lequel "environ les 2/3 de sa classe se rendra place de la Victoire"."Dans mon lycée, les professeurs savent déjà que nous ne serons pas là vendredi et pour quelle raison, mais ils ne nous encouragent pas ouvertement. C'est quand même un appel à la grève", assure de son côté Mathilde, élève de Terminale au lycée Elie Faure de Lormont.
"Partis sauver la planète"
Selon la lycéenne, environ une dizaine d'élèves de sa classe participera à l'événement. Les lycéens se trouvent pourtant en période de bac blanc. "On a une épreuve de Physique-Chimie vendredi. Certains ont choisi de la passer et de nous rejoindre ensuite".Mathilde, elle, ira manifester dès le matin, et s'attend à une mobilisation importante dans son établissement qui compte un millier d'élèves.
On a prévu de laisser un mot commun d'absence à la vie scolaire, du genre "partis sauver la planète" ou quelque chose dans le genre.
Au lycée Camille Julian, les épreuves de bac blanc sont terminées mais ce sont les réticences des parents qui pourraient faire barrage.
"Les miens sont plutôt ouverts sur la question, mais j'ai entendu plusieurs personnes raconter que leurs parents leur demandent d'aller en cours", assure Titouan.
Un débat dans les lycées ?
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, a appelé lundi les élèves à rester en cours, et a annoncé l'organisation de débats et d'échanges sur le réchauffement climatique, à l'intérieur du lycée, entre 16 heures et 18 heures.Une initiative que Mathilde et Titouan ont découvert sur les réseaux sociaux. Dans leurs lycées respectifs, personne ne leur en a parlé.
France 3 Aquitaine a rencontré des lycéens bordelais en plein préparatifs