A l'appel du collectif "Pas de bébés à la consigne!", des professionnels de la petite enfance se sont mis en grève et mobilisés partout en France, pour dénoncer la pénurie de professionnels qualifiés et le récent arrêté autorisant le recrutement de non diplômés. Des rassemblements ont eu lieu à Bordeaux et à Bayonne ce 6 octobre.
En Aquitaine, des rassemblements se sont tenus devant la préfecture de Gironde à Bordeaux mais également devant le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, à Bayonne et Pau.
Le collectif "Pas de bébés à la consigne!" rassemble une cinquantaine d'organisations syndicales et d'associations représentant le monde de la petite enfance. Ces grèves et mobilisations ont dû perturber le quotidien des familles. Car des crèches sont particulièrement mobilisées, ne faisant parfois aucun accueil d'enfants ce 6 octobre.
A Bayonne également, la mobilisation a été suivie. 500 personnes ont défilé entre l'antenne du conseil départemental et la CAF. Les crèches, mais aussi les cantines et l'accueil périscolaire ont été fortement perturbés dans la ville.
Des revendications
Ces professionnels expliquent prendre la parole ce jour pour faire évoluer les conditions d'accueil des enfants en bas-âge, mais également leurs conditions de travail. Ils ne veulent pas que, pour résoudre la pénurie de personnel, on dégrade la qualité de l'accueil qui se doit d'être encadré par des personnels formés.
Leurs revendications portent sur les effectifs, des revalorisations salariales et des places en centres de formation. Elles font référence au projet Taquet ou un arrêté du 4 août dernier (article FranceInfo du 8 août). Beaucoup de chiffres sont discutés car l'enjeu est souvent la sécurité des enfants qui dépend d'une attention régulière et soutenue du professionnel.
C'est pourquoi, ils réclament entre autres :
- un professionnel pour cinq enfants (quel que soit leur âge) avec, au total, 50 % de l'effectif qualifié. Le projet Taquet prévoit lui un professionnel pour 6 enfants, apprentis compris (à raison d'un ratio de 40/60 calculé en moyenne annuelle).
- une limite du nombre d'enfant présent à 110 % avec une moyenne hedbo de 100 % des inscrits, et non 115 % au quotidien, à raison de 8 h par journée.
- 7 m² minimum par enfant dans toute la France, contre les 5,5 m² prévus en zone dense.
- une expérience professionnelle avérée à la direction des crèches. Car, selon le collectif, des directeurs ou directrices sans expérience étaient acceptés, dans une limite de 40 enfants.
- des temps d'analyse de pratiques pour les personnels de crèches comme pour les assistant(e)s maternel(le)s, contre la demi-heure par mois prévue uniquement en crèche.