Deuxième jour de grève pour les pilotes de Hop!, filiale d'Air France. 85% des vols court et moyen-courrier du groupe pourraient être assurés ce vendredi, selon la compagnie. Le mouvement devrait se poursuivre jusqu' à mardi.
La direction avait anticipé le mouvement social et annulé 151 des 481 vols programmés, soit 31%, pour la seule compagnie Hop! Sur l'ensemble du réseau court et moyen-courrier du groupe Air France, 85% des vols devaient être maintenus vendredi et 86% samedi .
Les perturbations pourraient durer jusqu'à mardi. Elles ne concernent que les avions régionaux de Hop!, une entité juridique parfois confondue avec la marque commerciale "Hop! Air France" qui rassemble tous les vols court et moyen-courrier d'Air France.
Hop! est installé à Bordeaux depuis 21 ans. C'est la première fois que ses pilotes observent une grève. Deux syndicats (SNPL et FUC) qui totalisent 73% des voix en sont à l'origine.
Selon le président du SNPL Hop!, Armand Simon, le mouvement est bien parti :
"C'est un très bon début", "la grève va s'amplifier". "L'impact est réel pour la compagnie"
Selon lui, la direction a dû "affréter des vols par des compagnies étrangères".
Mercredi, l'entreprise avait fait savoir que 23% des 850 pilotes de Hop! s'étaient déclarés grévistes pour jeudi. Le SNPL juge cette présentation trompeuse, tous les pilotes n'étant pas au planning ce jour-là.
Un accord avec les hôtesses et stewards
Depuis plusieurs mois, la direction mène des négociations pour élaborer une convention d'entreprise unique, la fusion ayant rendu caducs les accords des ex compagnies régionales.
Elle a annoncé être parvenue hier jeudi à un accord majoritaire avec les organisations d'hôtesses et stewards, après avoir déjà reçu l'aval de tous les syndicats au sol le 6 juillet. Dans un communiqué, le directeur-adjoint Alain Malka s'en félicite
"Toutes ces signatures démontrent qu'il est, la plupart du temps, possible de trouver un équilibre lorsque les interlocuteurs partagent une volonté de compromis"
Pas d'accord pour les pilotes
Côté pilotes, la direction de Hop! a échoué à convaincre la majorité des syndicats.
Seul le SPL (23% des voix) a signé. Le bureau du SNPL rejette la faute sur la direction :
"Cet échec est avant tout celui de la direction de Hop!" car le dialogue était "dès le départ biaisé" et "déloyal".
Mais Alain Malka, directeur général adjoint de la filiale estime que les revendications du SNPL vont "bien au-delà" de ce que la direction peut accepter"
La filiale évoque un surcoût de 10 millions d'euros quand le SNPL l'évalue à 2 millions.
Avec l'accord sur la table, "tout le monde gagne" en termes de rémunération, fait valoir M. Malka qui reconnaît néanmoins que l'harmonisation des conditions de travail "ne se fait pas par le haut".
Dans son dernier communiqué, le SNPL déplore "une absence d'écoute des organisations professionnelles quant au sous-effectif pilote chronique et à leur état général
de fatigue" et une "organisation du travail mise à mal" par la fusion.
En avril, les hôtesses, stewards et personnels au sol de Hop! s'étaient mis en grève deux jours pour la première fois de l'histoire de la jeune compagnie mais les pilotes ne s'y étaient pas associés.