Grève SNCF à Noël : les voyageurs en recherche de plans B

Deux trains sur trois devraient circuler ce week-end de Noël. À Bordeaux comme partout en France, cette grève d'un collectif de contrôleurs SNCF a surpris. Selon les premières estimations de la direction SNCF, un voyageur sur quatre verra son train supprimé. Alors, en famille, en duo ou en solo, on tente de trouver une solution pour rejoindre son lieu de réveillon.

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Ce mercredi 21 décembre à la gare de Bordeaux, les voyageurs que notre équipe a rencontrés étaient comme résignés. Car les effets de la dernière grève sont encore là.

Ce monsieur qui arrive de Paris a dû décaler son trajet de dimanche à mercredi et ainsi dépenser des nuits d'hôtel. Cette jeune femme explique que son train du jour n'est pas annulé, qu'ils pourront se rendre en famille en Bretagne, mais que leur trajet retour vers Paris, le 25 décembre, s'annonce "galère". "Il faudra sans doute prendre un jour de congé", pour pouvoir arriver à bon port lundi... 

Ainsi, bon nombre de voyageurs ont fait le choix d'échanger leur billet et de décaler leur aller ou leur retour. Des décisions non sans conséquences sur l'emploi du temps des vacances, avec, pour conséquence, des contraintes et des dépenses supplémentaires.

Une "grève catastrophique" pour l'image de la SNCF 

Pour Christian Broucaré, président (Nouvelle-Aquitaine) de la fédération des associations d'usagers des transports, "les gens sont complètement déboussolés, ils ne trouvent pas de billet". "C'est vraiment une grève catastrophique qui va nuire à l'image de la SNCF".

Il explique également que les alternatives ne sont pas nombreuses : "les voitures de location sont prises d'assaut, les avions, il y en a, mais c'est compliqué aussi, et les trains, ils sont majoritairement remplis et avant, les prix avaient déjà augmenté plus que la moyenne"...

Quant aux autocars, dits bus Macron, et les BlaBlaCar, "c'est toujours difficile d'être au bon endroit, au bon moment...", selon lui. Décidément, selon lui, cette grève est un basculement car "la SNCF avait la cote avec les usagers, particulièrement en Nouvelle-Aquitaine avec les TER", et cette situation pourrait vraiment endommager cette relation avec la SNCF.

Prévisions pour vendredi

La circulation des trains va être perturbée par cette grève :

  • 2 TGV sur 3 devraient circuler sur les axes Atlantique et Méditerranée, et un train sur deux sur l'axe Nord.
  • La navette Paris-Lille sera cependant quasiment normale.
  • 3 TGV Est sur 4 rouleront.
  • Les TGV entre gares de province devraient être plus impactés. 
  • 3 Oui go sur 4 devraient aussi circuler.
  • Les Intercités rouleront normalement.


Le détail pour samedi et dimanche n'a pas encore été communiqué, mais le scénario sera à peu près le même que vendredi, quoique "légèrement dégradé", a annoncé Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités.

La grève sera donc importante, mais moins qu'à Noël en 2019 ou lors du premier week-end de mobilisation cette année, du 2 au 5 décembre. 60% des TGV et Intercités avaient ainsi été annulés. 

"Votre train est annulé..."

Près de 200.000 personnes ne devraient pas pouvoir voyager, sur les 800.000 prévues dans les trains ce week-end.
Les clients recevront par SMS et courriel des informations sur leur train. Ils sont encouragés à avancer leur départ si possible. 120.000 places sont encore disponibles mercredi et jeudi. Les usagers peuvent échanger gratuitement leurs billets, même en ligne selon la SNCF, ou se faire rembourser.

Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, a ajouté ce 21 décembre, sur France Info, que "les voyageurs qui ne circuleront pas et dont les trains sont annulés" verront leur billet remboursé à 200 %.

Un dialogue social difficile

Depuis le mois de novembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec le collectif de contrôleurs à l'origine de ce mouvement social, qui n'ont pu être joints. Ils réclament une meilleure reconnaissance de la spécificité de ce métier.
Le collectif national ASCT (CNA) rassemble sur Facebook plus de 3.500 membres et rejette toute accointance avec les syndicats, même s'il a dû s'appuyer sur les organisations syndicales pour porter ses revendications et déposer des préavis.
Mais la CGT-Cheminots et SUD-Rail, tout en maintenant le préavis, n'ont pas appelé à la grève, laissant la porte ouverte aux grévistes. "Nous avons tout fait pour éviter cette grève, nous avons donné toutes ses chances au dialogue social", a lancé Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. "Nous sommes parvenus à des propositions inédites, fortes et concrètes". 

À l'issue d'une réunion avec collectif et syndicats le 8 décembre, la direction a proposé d'augmenter la "prime de travail" des chefs de bord de 600 euros par an, dont une partie serait intégrée à leur salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an. D'autres mesures spécifiques concernant l'avancement ont été mises sur la table afin de faciliter le déroulement de carrière des chefs de bord.
Ces mesures sont d'un "très bon niveau et répondent aux revendications du CNA", avait estimé dès vendredi l'Unsa-Ferroviaire, annonçant retirer son préavis de grève. 
Mais le CNA a été incapable de dégager une position claire et contraint d'annuler une consultation en ligne en raison de "nombreuses fraudes et tentatives de manipulation du vote".  Il a ensuite confié le soin aux syndicats d'organiser des votes auprès de leurs adhérents contrôleurs. Une consultation qui n'a pas "permis de dégager une position majoritaire" chez SUD-Rail, tout comme à la CGT. 

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