Les deux complices Guillaume Canet et Gilles Lellouche récidivent dans ce film touchant. Cette fois, la bande d'acteurs-réalisateurs s'agrandit, un film au casting étonnant "Le Grand bain" sort le 24 octobre. Les deux artistes sont venus présenter leur film à Bordeaux.
Le scénario est celui de la vie de beaucoup, ils vont s'y retrouver. Ces personnages sont tous un peu largués, en quête de sens ces quadragénaires... Tout sauf des héros, des gravures de mode. Ils se cherchent... Ce sera la piscine et la natation synchronisée avec deux entraîneuses qui vont leur en faire baver ou au contraire les cajoler. Comment se retrouver entre individus pour se sortir de son spleen ?
Le réalisateur Gilles Lellouche les a un peu mis à nu. En maillot de bain souvent dans le film. Les âmes aussi sont à nu, perdues.
Je voulais parler du sport amateur, la natation synchronisée, un des rares bastions où les gens se mélangent. Défendre l'idée de cohésion sociale qui est encore possible.
Cette comédie version sociale et décalée met en scène un casting brillant, parmi les plus talentueux de leur génération. Jugez vous-même : Guillaume Canet, Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine, Marina Foïs, Leïla Bekti, Virginie Effira, Mélanie Doutey, Félix Moati et Alban Ivanov...
Ils ont passé près de 4 mois ensemble, la moitié du temps en maillot de bain moulant, tournant dans une piscine de la région parisienne, la nuit, à pratiquer la natation synchronisée...
Gille Lellouche a réussi ce qu'il voulait : réunir des acteurs qui tiennent souvent tout seul l'affiche. " Je trouvais joyeux d'avoir tant de variations dans le groupe."
Dès qu'on est en maillot de bain, ça brise les codes et enlève pas mal d'ego
Déviriliser les hommes
Car ce qui lui tient à coeur au réalisateur Gilles Lellouche, c'est d'être le reflet de ce monde d’aujourd'hui où le plus fort l'emporte. Ben non, on peut aussi faire partie de la catégorie looser et rebondir car il y a de l'espoir dans ce film. Et on n'y arrive pas tout seul, comme le montre le réalisateur sensible : "Je suis intimement convaincu du collectif, ça correspondait à ce que je voulais faire. Et puis être un homme aujourd'hui, c'est assumer sa part de féminité. L'image de l'homme et de son pouvoir de tuer, on a passé le cap.
Je voulais déviriliser ces hommes.
Guillaume Canet a choisi le rôle du râleur
Toujours l'idée de casser les codes... Et en complice, c'est Guillaume Canet, cette fois acteur, qui a demandé à jouer le rôle du tourmenté, gueulard... " Je suis toujours attiré par les personnages qui ont des failles. J'ai du mal à me dire qu'on est mauvais." A voir de découvrir la suite... Mais Guillaume Canet confie :
C'est un personnage proche de moi : casse-burnes, rigoureux qui veut que tout se passe bien, je veux de la rigueur ça me ressemble bien.
Et de cette complicité qui unit les deux ? Guillaume a le sourire en regardant Gilles : "Il a joué dans tous mes films, j'ai joué dans tous ses films."
Nous sommes allés à la rencontre de ce duo complice :
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Le plaisir de jouer ensemble
Guillaume parlant de Gilles :
C’est un vrai metteur en scène dans sa façon de filmer propre à lui, son amour du cadre. Chaque plan très précis.
Un film porteur d'espoir, libre, pas qu'un film d'hommes, les femmes aussi sont abîmées, elles ont les mêmes traumatismes. Ce qui fait dire à Gilles Lellouche :
On est sauvé par les femmes. Si je n'avais pas les femmes, je ferais 250 kilos et je serais devant la télé.
Bref au bord du précipice et du grand bain, au bord de la noyade, ils se sauvent ensemble. Et Gilles Lellouche et ses acteurs ont réussi à "faire entrer un rond dans le carré, c'est possible. "
Les deux complices se connaissent depuis 20 ans et ne se quittent plus depuis des mois. Ils ont tourné la suite des " Petits mouchoirs ". " Nous finirons ensemble" tourné au Cap Ferret au printemps dernier avec les fidèles et qui sortira le 27 mars 2019.