La hausse du prix des carburants met les entreprises de transports routiers à genoux. A Bassens, en Gironde, une entreprise avait fait le choix du tout gaz naturel pour sa flotte. Aujourd’hui, avec une augmentation de 400% du prix du gaz, l’entreprise craint pour sa survie.
Ce matin-là, non loin de Bordeaux, à Bassens, Maxime Gobert, chauffeur routier met la clé dans le contact.
Aujourd’hui, il fera sa tournée dans son camion tagué d’écritures vertes "Je roule au gaz vert 100% renouvelable" mais ce n’est pas le cas de tous ses collègues.
Depuis l’augmentation du prix du gaz, cette entreprise de transport routier ne peut se permettre de faire rouler que quatre camions sur les sept qu’elle possède.
Une transition écologique douloureuse
L’entreprise girondine a fait le choix, il y a trois ans, de ne rouler qu’au gaz naturel afin d'entamer sa transition écologique. C’était sans compter une hausse astronomique de ses prix : 400% de plus en un an contre 27% pour les autres carburants.
" Ça fait 3 euros le kilos " soupire Maxime Gobert en faisant le plein. " Aujourd’hui, un camion qui roule jour et nuit nous coûte 4 500 euros par mois de pertes. (...) À l’heure d’aujourd’hui, ça devient très compliqué de s’en sortir " explique Bénédicte Vincent, responsable des ressources humaines.
Aujourd’hui, l’entreprise n’arrive plus à être à l’équilibre entre ses investissements, les aides de la région et ses bénéfices. " La hausse a été exponentielle et en très peu de temps. On nous annonce un retour à la normale d’ici 2023, mais tenir toute une année cela ne sera pas possible " explique Bénédicte Vincent.
Toute une filière en danger
En janvier 2022, la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR) alertait sur les dangers de cette augmentation pour la survie de leur activité. « La filière est menacée. Aujourd’hui, l'ensemble des coûts des entreprises de transports ont augmenté. On a donc des entreprises qui font rouler des camions à perte. Ça va devenir très délicat pour ces entreprises si les hausses de coûts continuent ainsi. » s'inquiète Olivier Hiceb, délégué régional de la FNTR.
Ce qu’il se passe en ce moment n’est qu’une mise en bouche de ce qui se prépare pour l’avenir.
Olivier Hiceb, délégué régional de la FNTR
" Les transporteurs ne savent plus se projeter dans l’avenir puisqu'en 2025 on pense qu’il y aura des manques de pétrole et que les autres énergies (…) ne sont pas encore matures " se désespère-t-il. Des mots qui ne laissent pas espérer une amélioration de la situation.
Nous vous proposons ce reportage de Candice Olivari avec ces transporteurs en difficulté :>