Hausse des prix : addition salée pour tous

Pour les professionnels de la restauration comme pour monsieur madame tout le monde, passer commande auprès des fournisseurs ou remplir son panier coûte aujourd’hui beaucoup plus cher. La hausse des prix dans l’alimentation est une réalité.

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Ce sera l’un des thèmes de campagne de l’élection présidentielle : le pouvoir d’achat et la hausse des prix des matières premières. Dans l’alimentation, c’est une réalité très concrète. La facture est plus lourde après le passage en caisse.

Marie habite Bordeaux et fait ses courses une fois par semaine. " Comme beaucoup, j’y vais le samedi faire le plein. Sauf qu’aujourd’hui, le caddie est à moitié vide et pourtant, je débourse autant !s'inquiète cette mère de famille de trois enfants.

Un sentiment partagé par de nombreux consommateurs y compris par celles et ceux qui nous confie gagner "plutôt bien leur vie". C’est le cas d’Emmanuelle. Avec son mari, leurs salaires s’élèvent à 4 000 euros nets par mois.
"Avant, on faisait des extras et on se faisait un peu plaisir en achetant une boîte de chocolat en plus, ou des gâteaux. Là, on est obligé de faire attention même pour les pâtes !".

Les derniers chiffres publiés par l’Insee montrent une augmentation moyenne de 1.4 % en décembre 2021. Mais avec de fortes disparités selon les produits.

Ma dernière carte bleue, c’était hier au supermarché 130 euros et je n’avais même pas de champagne et de tournedos !

Les produits frais sont en forte hausse : +3.3 %. C’est par exemple le cas des œufs, car les prix des aliments pour les volailles, comme le blé et le maïs, se sont envolés.

Agnès Rougé-Mounard ne dit pas autre chose. Avec son mari, elle a fondé la maison Tizac à Lapouyade. Dans ce village de 500 habitants à 40 km au nord de Bordeaux, ils ont un élevage de 15 000 poules pondeuses. Ils produisent entre 10 et 12 000 œufs par jour. Depuis novembre 2020, ils font face à une augmentation des prix des aliments : +35 % rien que pour les céréales sans OGM.

"Au lieu d’être à 260 euros la tonne, on en est quasiment à 330 euros". Le couple, qui avait fait le choix de rogner sur sa marge, s’est résigné à augmenter ses prix au 1er janvier 2022. 

C’est énorme, car il y a aussi l’énergie, les boîtes en carton, les alvéoles, tout a augmenté plus le gasoil car nous livrons nos œufs !

Agnès Rougé-Mounard

France 3 Aquitaine

Aujourd’hui ses clients, ce sont des grandes et moyennes surfaces, des épiceries, des restaurants qui paient 3.5 % de plus. Ces derniers choisiront ensuite d’afficher leur propre prix.
Résultat, préparer une omelette coûte quelques centimes de plus, ce que nous confirme Marie qui garde tous ses tickets. "Ma boîte d’œufs bio, je la paie 2 euros 70. C’est quinze centimes de plus que l’année dernière."

Les légumes aussi ont augmenté 3.5 %. Les pommes de terre voient leur tarif à la hausse, pareil pour le sucre +5.6 %.

Addition plus salée au restaurant 

Au restaurant, des clients constatent une augmentation de la facture. Certaines maisons ne s’en cachent pas. Il a fallu répercuter la hausse sur les cartes.
C’est ce qu’a fait Nicolas Garbay à Bayonne. Il tient "Le garde-manger". "Si la nourriture des animaux augmente, la viande augmente, ce qui nous a obligés a augmenté notre menu de 1 euro".

Dans cet autre établissement de la ville basque, Sébastien Gravé, le Chef de "La Table de Gravé" essaie de trouver des alternatives en conjuguant des produits nobles et moins nobles, comme le canard.
"Il faut réussir à équilibrer, faire des cartes intelligentes pour rester dans notre grille de prix".


À Bordeaux, Hervé Valverde dirige le Bistro du Sommelier. Lui aussi est obligé de répercuter les coûts pour compenser une augmentation générale de l’ordre de 20 à 30 %.

Tout coûte plus cher la crème, le beurre, les huiles dont on se sert beaucoup

Hervé Valverde - restaurant Le bistrot du sommelier à Bordeaux

France 3 Aquitaine

Son astuce : garder ses deux formules à tarifs fixes, mais en ajoutant des suppléments. " Les gens peuvent toujours manger pour 29 euros 50 une entrée plat dessert, mais avec un supplément s’ils souhaitent prendre des Saint-Jacques ou du foie gras, c’est 5 euros en plus".
Comme d’autres confrères, Hervé Valverde a fait lui aussi le choix de réduire le nombre de plats sur les formules.
Tous en sont persuadés. Ces prix, qui augmentent, n’ont sûrement pas encore terminé leur ascension.

⇒ La hausse des matières premières, les conséquences sur la restauration : le reportage à Bayonne de Perrine Durandeau et Christian Etchegaray

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