Les VTC exigent des solutions à la hausse des carburants. Ils bloquent les quais de Bordeaux ce lundi en début d'après-midi. Un mouvement de colère qui concerne plusieurs métropoles en France.
C'est un endroit stratégique. Une fois les quais bloqués, c'est toute la circulation du centre-ville qui se trouve au ralenti. Et c'est bien le lieu choisi par les chauffeurs de VTC pour faire entendre leur voix. Environ 80 véhicules ont ainsi pris possession des voies sur les quais à hauteur de la place de la Bourse. Icham, chauffeur VTC depuis 8 ans à Bordeaux, vit douloureusement pour son porte-monnaie la flambée des prix des carburants.
Je travaille moins, pour avoir moins de charges en essence. Je fais des sorties stratégiques, pas aux heures d'embouteillage par exemple et je choisis la meilleure course, pas celle à 1 euro 20. Du coup, des clients sont pénalisés.
Icham - conducteur VTC BordeauxFrance 3 Aquitaine
Les professionnels du VTC, comme beaucoup d'autres métiers où la mobilité est le moteur, sont directement pénalisés par la hausse du prix des hydrocarbures. En interpellant la Préfecture de la Gironde, iIs réclament la détaxation du carburant pour leur activité et l'exonération de la TICPE. " On demande un coup de pouce, que la Préfecture relaie au gouvernement" précise Icham. Rendez-vous est pris avec les services de l'Etat en fin de journée.
Pas de coup de pouce des plateformes
Avec la hausse des prix de leur matière première, les chauffeurs VTC n'arrivent plus à obtenir un revenu décent. D'après Icham, lui et ses collègues à Bordeaux réalisent entre 2 000 et 3 000 euros de chiffre d'affaires chaque mois. Une somme à laquelle il faut enlever les frais inhérents à leur activité.
Les chauffeurs travaillent avec quatre plateformes sur Bordeaux, pour la mise en relation avec des clients. "Les tarifs sont très bas, 1 euro 20 du kilomètre, et 30 centimes d'euros par minute" précise Icham. Et d'après lui, aucune n'est sensible aux difficultés financières de ceux qui les font pourtant vivre. " La commission des plateformes reste à 25%" affirme-t-il. D'où ces chauffeurs qui se tournent vers l'Etat.
A Bordeaux, les chauffeurs engagés dans ce blocage de la circulation en appellent aussi à la mairie pour obtenir des emplacement où déposer leur client à la gare Saint-Jean et à l'aéroport. Comme les taxis. "On rend service aux gens. On est une solution à la mobilité" argumente Icham.
Ils envisagent de maintenir leur présence sur les quais jusqu'à 19 heures ce lundi 28 mars.