Disparu dans l'après midi du samedi 5 novembre, le jeune homme atteint d'autisme a été retrouvé noyé dans un cours d'eau à proximité.
Ils ont remarqué sa disparition à l'heure du goûter. Samedi 5 novembre 2022, dans l'après-midi, le personnel soignant de l'unité spécialisée de Seglas, sur la commune de Laroque, note qu'un patient manque à l'appel.
Les chaussettes et les chaussures du jeune homme de 34 ans étaient posées au bord du ruisseau de l'Euille, à proximité du bâtiment. Le patient, un jeune Girondin atteint d'autisme et hospitalisé depuis plusieurs années à Seglas, se serait donc rapproché du cours d'eau.
Les pompiers sont prévenus vers 17h15. Une équipe cynotechnique (de chiens et de maîtres-chiens) et des plongeurs partent à sa recherche. Son corps est alors repêché dans la rivière par les pompiers peu avant 20h. Sur place, le jeune homme est déclaré mort par noyade, mais une autopsie devra déterminer avec plus de certitude les causes de la mort.
Une unité isolée
Pour bien comprendre les circonstances du drame, il faut noter que l'unité de soins psychiatriques qui accueillait le jeune homme est isolée du reste de la ville, à près de trois kilomètres du centre hospitalier de Cadillac dont elle dépend. C'est au milieu d'un magnifique paysage vallonné et bordé de vignes, dans le château de Lassalle, que les patients sont accueillis.
Cette unité de soin pour post-adolescents "présentant des psychoses infantiles d'évolution déficitaire ou des autistes" n'est pas fermée. "Il n'y a pas de surveillance renforcée, il n'y a pas de portes fermées, puisque c'est une unité de soins libre", expose le directeur de l'hôpital psychiatrique de Cadillac, Philippe Marlats.
Le grand bâtiment et le parc qui l'entoure ne sont donc pas murés ou grillagés. "C'est un bel endroit pour les jeunes patients qui ont besoin de cet espace pour vivre, c'est un lieu thérapeutique intéressant", estime la présidente du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), Jocelyne Goût.
Manque de personnel
Mais c'est aussi comme ça que le patient a pu s'enfuir si facilement. D'autant qu'au fil des années, l'unité de soin s'est retrouvée de plus en plus isolée. Les hôpitaux de jour à côté sont fermés le week-end. Le drame a eu lieu un samedi. Dans ce contexte, la présidente de la CHSCT, également déléguée syndicale de la CGT, réclame des moyens supplémentaires.
Le fait que le bâtiment soit isolé nécessite ce que nous demandons depuis des années : beaucoup plus de personnel, en particulier le week-end, le soir et les jours fériés.
Jocelyne Goût, déléguée syndicale CGTFrance 3 Aquitaine
D'après le directeur du centre hospitalier, les patients étaient au nombre de onze samedi 5 novembre. Il a également indiqué qu'il y avait autant de soignants que ce que préconise la réglementation.
Les agents ce jour-là étaient tout à fait en nombre par rapport à ce que prévoit le projet médico-soignant de cette unité.
Philippe Marlats, directeur de l'hôpital psychiatriqueFrance 3 Aquitaine
"Ce sont des patients qui demandent beaucoup de temps chacun, donc forcement trois soignants, c'est insuffisant", estime, quant à elle, Jocelyne Goût. Plusieurs réunions du CHSCT avaient été organisées à ce sujet. La CGT demandait de nouveaux effectifs, refusés par l'ARS, d'après Jocelyne Goût.
"Pour autant, ça n'aurait peut-être pas évité cet incident, je ne peux pas me prononcer là-dessus", conclut la syndicaliste de l'hôpital de Cadillac. Une enquête a été ouverte par le parquet pour déterminer les circonstances de la mort. La famille devait déposer plainte dans l'après-midi du 11 novembre 2022, selon le parquet. Les investigations ont été confiées à la gendarmerie de Potensac.